Bovins : Semaine perturbée par la canicule

[Bovins : conjoncture sem 29-2022] Les mouvements d’animaux sont également fortement perturbés avec une concentration sur les heures les moins chaudes de la journée et dans des camions adaptés (ventilation et abreuvement) lors des longs transports. Cela amoindrit beaucoup les mouvements à l’export. Quant aux abattoirs dont les besoins sont limités, ils ont mis en place les mesures pour protéger les hommes et les animaux (brumisateurs, accueil d’animaux avant 13h….).

Dans une Europe qui croule sous des chaleurs extrêmes et où la moitié des pays subit un risque majeur de sècheresse, l’heure est à la protection des hommes et des animaux. Les ombrages, l’abreuvement et la ventilation sont les actions prioritaires menées par les éleveurs, quelle que soit la production engagée. Malheureusement ces gros coups de chaleur ne sont pas toujours faciles à réguler, avec une mortalité accrue sur les productions hors-sol en phase de finition.

Les associations de défense des animaux et antispécistes sont sur le qui-vive et vont chasser les contrevenants pour en faire une généralité à force d’images chocs, relayées par des médiats complaisants en recherche de scoop, que les populations vont accueillir sans filtres.

Dans un contexte déjà très compliqué, les éleveurs regardent avec une certaine impuissance les lignes de l’agriculture de demain où les contraintes environnementales  « Green Deal » et du bien-être animal seront omniprésents. Mais en regardant plus largement, c’est toute une économie qui sera impactée par ces nouvelles orientations. Une question simple doit se poser : comment arriver à une neutralité carbone ou nitrate quand la France comme les autres pays de l’UE se posent des questions sur la souveraineté alimentaire et voient disparaître de nombreux éleveurs chaque année ? 

Pour le moment, si la saison estivale est bien lancée, les températures caniculaires pénalisent sérieusement la consommation de viande rouge (le porc est également impacté). Les ventes de produits à griller sont à la baisse, et les stocks gonflent sur les pièces arrière. Les abattoirs proposent des produits à prix cassés pour écouler plus de produits avec des situations assez paradoxales dans certains magasins où le rôti de bœuf en promo se retrouve pratiquement aux prix des steaks hachés prémiums.

Les pays du sud de l’Europe sont comme en France sous des chaleurs extrêmes, avec des consommateurs qui vont préférer un melon, une tranche de pastèque ou des tomates à la place d’une partie de barbecue. En Allemagne, la situation est également tendue avec un fort recul des commandes, notamment dans les jeunes bovins.  En France, le niveau de l’offre est limité avec des éleveurs qui sont surtout préoccupés par la surveillance des troupeaux. Ils sont peu disponibles pour la vente de leurs animaux, mais on observe néanmoins un accroissement de l’offre dans le bétail d’entrée de gamme que les éleveurs ne veulent pas nourrir tout l’été pour entamer les stocks pour l’hiver. Acheter des aliments est trop onéreux. Le souci, c’est que ces gammes de marchandise ne correspondent pas aux besoins du moment et apportent trop de minerais sur le marché.

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