Chantier d’ensilage : détecter les lignes électriques pour préserver des vies

Dans les démarches de prévention des accidents liés aux lignes électriques aériennes, le détecteur embarqué alerte les conducteurs d'engins du risque de contact ou d'amorçage. Des CUMA, des ETA et des agriculteurs, ont équipé leur machine d'un tel capteur... Voilà une solution concrète pour limiter les accidents.

Les retours d’expériences suite à des accidents et des incidents lors des chantiers d’ensilage montrent la problématique de rester à distance des conducteurs des lignes électriques aériennes HTA de 20 000 volts.

Le gabarit important des machines les fait évoluer à proximité des fils conducteurs.

La gravité de certains accidents et la multiplication des incidents matériels invitent la profession agricole à se mobiliser avec les gestionnaires des réseaux électriques que sont ENEDIS et RTE.

Equipement des engins agricoles avec détection de champ électrique 

Le boîtier avec ses voyants lumineux placé au-dessus de l’écran de commande de la machine - Crédit photo MSA Marne Ardennes Meuse

Dans le cadre de la protection des utilisateurs, plusieurs entreprises ont développé des systèmes de détection de champ électrique qui se montent sur les matériels agricoles évoluant à proximité de lignes électriques aériennes.

Cet appareil effectue une détection volumétrique de lignes électriques HTA (20 000 Volts) et prévient l'utilisateur dès que l'engin arrive à une distance de 20 mètres d'une ligne HTA.

L'équipement se compose de deux éléments : un capteur de champ électrique monté sur le toit de la machine et un calculateur (boîtier de traitement placé en cabine). Le calculateur reçoit en permanence les informations du capteur. Il les traite et les enregistre. Quand le matériel entre dans la zone des 20 mètres (distance configurable à l'initialisation de l'équipement), une alarme sonore retentit et un voyant lumineux s’allume en cabine. L’alarme sonore est acquittable par le chauffeur.

Informé qu'il entre dans une zone à risque, l'utilisateur du matériel a deux solutions : soit stopper son engin, soit poursuivre son déplacement en repliant sa goulotte ou sa trémie. Dans le second cas, et afin de limiter l'avertissement sonore, il doit appuyer sur un bouton en façade du boîtier qui commande le passage de l'avertisseur sonore en mode alternatif avec un bip toutes les quinze secondes. Le voyant lumineux reste, lui, en fonctionnement pendant toute la traversée de la zone à risque, c'est-à-dire sur une distance de 40 mètres, soit 20 mètres avant la ligne et 20 mètres après. Une fois sorti de la zone, toutes les alarmes s'arrêtent.

Des CUMA et des ETA se sont équipées du système, comme dans les Ardennes, depuis l’accident mortel lors de l'accrochage de la goulotte d’une ensileuse avec une ligne de 20 000 Volts en 2009.

Ce système permet, de jour comme de nuit, de limiter les accidents afin d’aider le conducteur, qui est concentré sur la récolte et ne peut pas en permanence observer les lignes électriques.

Montages réussis et utilisateurs favorables

Simple, l'installation se paramètre afin que le système ne fonctionne pas en permanence. Sur la route, la goulotte de l’ensileuse est repliée, il n'est donc pas nécessaire que le système fonctionne. Le service prévention des risques professionnels de la MSA Marne Ardennes Meuse a réalisé un cahier des charges d’installation pour aider à la mise en place du dispositif.

Le seul frein évoqué avant l’installation est le risque de mise en route permanente de l’alarme et la pénibilité de cette dernière au fil des hectares (« il ne faut pas que ça bip tout le temps ! »). Avec le cahier des charges et les réglages associés, ces craintes sont balayées par la réelle aide à la conduite que le dispositif apporte aux chauffeurs.

C’est pourquoi très logiquement, la MSA accompagne financièrement à 50 % l’installation de ces équipements dont le coût est autour de 4 000 € HT.

En cas d’incident « RESTEZ EN CABINE ! »

En cas d’accrochage d’un ouvrage électrique, il faut donc rester dans l’ensileuse ou le tracteur accompagnant et ne pas descendre. Il faut également alerter (ou faire alerter) les autres travailleurs de ne pas s’approcher de la zone où les fils sont tombés par terre.

Même à terre les câbles peuvent rester sous tension (400 volts ou 20 000 volts) et représenter un danger.

Conduite à tenir en cas d’incident

Si vous êtes conducteur d’engin :

• Ne jamais descendre de votre engin s’il est au contact d’une ligne ou si un fil est au sol à proximité

• Si possible, replier l’élément au contact ou déplacer la machine

• ALERTER ou faire ALERTER les secours : Pompiers (18)