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Vendredi 12/12/2025

Conjoncture bovine. L’agriculture à l’épreuve des guerres commerciales

Dans un monde où tous les coups sont permis, les guerres commerciales dépassent de très loin le domaine agricole.

Conjoncture – Des positions européennes qui ont prôné la décapitalisation de l’élevage sur fond de position politique très verdoyante (Green Deal), et des guerres commerciales qui dépassent de très loin le domaine agricole ont initié le déclin de la production dans de nombreux secteurs d’activité. Le mal est fait et le sursaut de clairvoyance que l’on observe depuis quelque temps est tardif. Certes, il faut réveiller les esprits pour sauver ce qui peut l’être et relancer tel ou tel secteur, mais dans une économie mondialisée, la médiatisation de la souveraineté alimentaire sonne creux.

Quand une économie doit se recroqueviller pour survivre, on bride l’esprit d’entreprise. On peut prendre des mesures pour inciter à une consommation française, ou contraindre certaines institutions ou organismes à le faire. Mais la France a-t-elle encore un pouvoir pour peser ou contraindre les échanges internationaux. Dans la guerre économique à laquelle se livrent les grandes puissances, l’Agriculture dans son ensemble est souvent la variable d’ajustement ou un levier puissant pour déstabiliser la partie adverse. Le jeu des taxes douanières en est l’exemple type. Les producteurs à leur petit niveau ne sont que les spectateurs ou les victimes de décision lointaine. Ils n’en sont pas pour autant absents des débats et des prises de décision, avec des mobilisations fortes qui ont marqué le paysage des politiques agricoles ces dernières décennies. Des victoires, des défaites, des coups dans l’eau au gré de l’actualité toujours en mouvement.

La dernière en date est un serpent de mer qui menace tout un pan de l’agriculture au profit d’un libre-échange profitable à d’autres secteurs d’activité. Les accords avec le Mercosur, trouveront-ils une issue avant cette fin d’année ? (C’est la même question que l’on se posait l’an dernier à la même époque) Pour le moment, la pression monte du côté des productions concernées que sont les filières bovines, volailles, céréales et sucres, face à un accord annoncé au niveau européen comme imminent.

C’est dans ces conditions très inconfortable que les éleveurs cherchent à relancer la production. Trouver des bras et leur donner les moyens pour enrayer une décapitalisation qui semble inexorable. La France qui détient toujours le premier cheptel européen a les moyens de concentrer sa production sur le territoire national en dynamisant le secteur de l’engraissement, mais dans un marché de libre-échange nos voisins européens ont également besoin de nos produits, ce qui est actuellement le gage d’une bonne rémunération pour les éleveurs.

Les problèmes sanitaires sont en revanche beaucoup plus préoccupants. La multiplication des épizooties sur la dernière décennie n’augure rien de bon. Le réchauffement climatique fait remonter des maladies du continent africain ou de zone plus méridionale. La liste est longue avec des maladies plus ou moins frappantes. Les moyens de détection s’affinent à chaque fois avec une épidémiosurveillance très efficace. Le traitement de ces maladies l’est beaucoup moins, car il nécessite des décisions politiques parfois compliquées à prendre, incomprises, voire contestées par certains comme pour la DNC. Quelles que soient les maladies, ce sont les éleveurs qui en supportent les conséquences économiques (malgré certaines indemnisations) ou psychologiques, car il n’est jamais simple de perdre des animaux ou de constater des chutes de production, surtout l’éleveur a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter le pire (vaccination). Cette année la juste rémunération des produits de l’élevage permet d’adoucir les conséquences économiques, mais qu’en sera-t-il pour demain ?

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