Conjoncture : Dernière ligne droite pour les syndicats

Les observateurs avertis ne sont pas dupes de la guerre que se livrent les organisations syndicales pour le pouvoir.

Conjoncture – Les nombreuses manifestations lancées à l’automne étaient portées par des revendications fortes d’agriculteurs sur fond de crises sanitaires, de lourdeurs administratives, de normes à ne plus savoir comment travailler… Mais les observateurs avertis ne sont pas dupes de la guerre que se livrent les organisations syndicales pour le pouvoir. Les élections des chambres d’agriculture qui se dérouleront entre le 7 et le 30 janvier prochain seront le point d’orgue de la représentativité syndicale avec une proclamation des résultats le 31 janvier. Dans certains départements, la majorité FNSEA/JA est menacée par la Coordination Rurale ou la Confédération Paysanne. Les enjeux sont importants, car les membres sont élus pour six années. Ils donnent les orientations politiques qui sont très différentes d’un camp à l’autre.

Les Chambres d'Agriculture sont des rouages importants au niveau local et régional. Elles ont pour vocation de représenter le monde agricole auprès des pouvoirs publics, des collectivités locales et l’État. Elles ont également des missions d'aide à l'installation, à la transition, de formation continue auprès des agriculteurs et d'accompagnement dans leurs projets d'évolution. Pour cela, elles emploient des conseillers, qu’ils soient agronomes, spécialistes de l'élevage... Sous tutelle de l'État, elles peuvent mener des missions comme la surveillance biologique de leur territoire ou la traçabilité des animaux : bovins, ovins... Les Chambres d'Agriculture interviennent sur les questions de gestion de l'eau, de diversité, d'énergie, de préservation des ressources naturelles et de réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires. 

La définition des enjeux pour demain est cruciale, d'où l'importance politique de ces élections à venir.

Quel sera le nouveau paysage de 2025, dans une France où les soubresauts politiques ne cessent de reporter les acquis qui devaient être mis en œuvre dans la loi de programmation agricole et le budget 2025 ? Côté revenus, l’élevage devrait rester sur une dynamique de marché tiré par la demande, plutôt qu’un marché poussé par l’offre qui était la règle ces dernières décennies. Ces démarches seront valables que ce soit dans la viande, les broutards, les veaux (de viande ou de 8 jours) ainsi que pour les ovins. En revanche, le sanitaire restera une préoccupation importante, avec une prise de conscience collective de la nécessité de la vaccination contre les différentes épizooties qui ravagent les troupeaux.

Les industriels devront toujours composer avec une concurrence européenne, mais cette dernière se retrouve souvent dans le même scénario de décapitalisation. Nous sommes sur un marché de libre-échange où les mouvements de matière entre les pays sont nécessaires pour assurer les équilibres. Néanmoins, l’accès à la matière première est un enjeu majeur de la filière de l’abattage/transformation. 

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