Conjoncture - Il faut toujours se réinventer pour séduire le consommateur.

Les Français sont très sensibles à la vitalité de l’élevage et au maintien de l’agriculture, mais il faut toujours se réinventer pour séduire des consommateurs, qui vont voir les étiquettes de la viande s’envoler.

Conjoncture – Le niveau d’activité des abattoirs reste fortement impacté par la faiblesse saisonnière de l’offre (amplifiée par les jours fériés). De son côté, la consommation pâtit d’une météo peu favorable aux grillades, mis à part sur quelques régions ponctuellement ensoleillées. Les Français en manque de chaleur se sont précipités en masse sur les zones de villégiature qui ont fait le plein. Mais face à l’accroissement des prix, la viande bovine perd du terrain au profit de la volaille et du porc. Du côté de la restauration, mis à part les burgers qui sont toujours plébiscités, les pièces de viande à griller font souvent l’objet de supplément (notamment dans la restauration ouvrière). Chez les distributeurs qui concentrent la plus grande partie de commerce de viande bovine, plus de 60 % des ventes se font avec des produits transformés (viande hachée, plats préparés…).

De leur côté, les consommateurs font des choix de plus en plus avertis avec une population de flexitarien qu’il faut séduire. Les professionnels de la viande doivent toujours se réinventer pour attirer le consommateur. C’est dans ce sens qu’INTERBEV a rénové l’an dernier le rendez-vous avec la filière élevage et viande, avec « Rencontres À TABLE ! Aimez la viande et ceux qui la font » du 1er au 30 juin. Les Français sont très sensibles à la vitalité de l’élevage et au maintien de l’agriculture, mais il faut toujours se réinventer pour séduire le consommateur, qui voit les étiquettes s’envoler (même si toutes les hausses n’ont pas encore été répercutées à la consommation). En un an, le prix des réformes laitières a progressé de 25 % en France et de 42 % en Irlande.

Face à cette envolée promise et inéluctable du prix de la viande (notamment du steak haché), les distributeurs qui sont en première ligne pour tenter de juguler ces hausses essaient de réorienter la demande vers des hachés au bœuf (avec un ajout de protéine végétale) à la place du pur bœuf. Cette évolution est déjà très sensible chez nos voisins du nord de l’Europe, mais de nombreux produits sont déjà présents sur nos étals avec des consommateurs qui prennent souvent ces produits pour le prix. Aux Pays-Bas, l’enseigne Lidl veut accroître de 60 % en 5 ans, ses ventes de viande hybride, contenant 60 % de viande et 40 % de protéines de pois. Ils promettent des tarifs 1/3 moins chers que le steak conventionnel. Les viandes de premier choix (faux-filets ou les côtes de bœuf) peinent toujours à trouver preneur, alors que des tarifs promotionnels attractifs sont encore pratiqués dans les magasins. En revanche le marché du minerai est sous tension. Les stocks sont très bas partout en Europe, en raison d’un manque structurel de marchandise.

L’autre façon de rééquilibrer le marché serait d’acter les accords de libre-échange. Même si l’opposition de la production reste forte, les positions européennes et même de la France sont plus nuancées notamment depuis l’élection de Donald Trump, et de la guerre commerciale à géométrie variable, qu’il a déclarée. Dernièrement, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient signer un accord sans droit de douane sur 13 000 tonnes de viande bovine avec le Royaume-Uni. Ce dernier est le premier client de l’Irlande où les tarifs sont actuellement les plus élevés d’Europe.

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