Conjoncture - Le mois de mai sera très écourté

Avec 3 jeudis fériés en mai, l’activité des entreprises sera perturbée.

Conjoncture – Après le long week-end de Pâques, le mois de mai sera très écourté avec les grands ponts du 1er et 8 mai et de l’Ascension qui tombent des jeudis. Les salariés qui en ont la possibilité ont planifié des congés entre le 1er et le 11 mai pour seulement 5 jours décomptés. Cela devrait quelque peu perturber l’activité des entreprises de transformation, même si les plannings ont été anticipés. Les abattoirs fonctionneront sur 4 jours, mais c’est déjà le cas pour bon nombre d’entre eux au regard des faibles disponibilités actuelles en vaches.

Malgré les pluies qui ont quelque peu perturbé les travaux de saison, le ramassage de l’herbe et les semis de maïs ont bénéficié de condition beaucoup plus favorable que l’an dernier. Les précipitations de ces derniers jours ont redonné de la vigueur aux prairies où l’herbe a été ramassée ou celles qui sont pâturées.

Dans le centre du pays, les températures restent fraîches et les sorties d’animaux se poursuivent doucement. Il est encore un peu tôt pour les fenaisons, mais les conditions hydriques des sols sont bonnes pour une belle récolte. Les herbages sont fournis pour accueillir les animaux.

Même si les coûts de production se sont rétractés, les éleveurs ont besoin d’une herbe de qualité pour engraisser et finir leurs animaux. Les volumes récoltés en ensilage ou enrubannage pour ce début de printemps sont de qualité.

Du côté de la production, le niveau élevé du prix des laitières fait prendre conscience à certains éleveurs de l’intérêt de faire prendre des kilos à moindre coût en herbage. Une grande partie des animaux part encore à l’abattoir sans finition préalable avec un état d’engraissement (1 ou 2). Une vache laitière sur deux est abattue dans l’état. Pourtant, une vache engraissée prend en moyenne 70kg selon l’institut de l’élevage, elle peut gagner 1/2 de classe avec un écart de valorisation souvent considérable. L’augmentation du prix de vente peut ainsi représenter un gain allant de 300€ à 400€/ animal.

Après un week-end Pascal, qui aura été assez favorable à la viande bovine, la fin du mois s’annonce plus morose pour les ventes de viande. Les industriels et les distributeurs scrutent le ciel, car les nombreuses actions promotionnelles et publicitaires destinées à relancer, les ventes des pièces nobles à griller sont très sensibles à la météo.

Les Français aiment les parties de barbecues, et sont même impatients après des mois de grisaille. Le niveau de la demande tend doucement à se renforcer avec un basculement saisonnier des plats d’hiver aux viandes estivales. Les perspectives pour l’élevage français sont plus favorables, avec des disponibilités qui restent faibles. Les volumes à l’importation se renforcent, pour compenser le manque de marchandise sur certains secteurs, mais les prix ne sont plus concurrentiels. Les « équilibres matières » imposent ces ajustements. La seule ombre au tableau, c’est le niveau élevé des prix, qui s’ils sont rémunérateurs pour les éleveurs, ils pénalisent de nombreux ménages. En moyenne en 2024, les ménages achetaient la viande hachée fraîche à 13,74 €/kg, contre 10,92 €/kg en 2019, selon les relevés du RMN. Le prix moyen actuel est à 15,22€, avec des écarts importants en fonction des marques. Même si elle reste plébiscitée par les Français, au travers des fast-foods qui font la part belle à la viande bovine, « burgers, tacos, burritos » qui ne peuvent guère se passer de bœuf, la viande est de moins en moins proposée dans la RHF et Les Menus des restaurants (ou avec un supplément).