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Conjoncture – Le recul de la production est très préoccupant.
Au rythme actuel la France pourrait perdre près de 20 % de son cheptel à l’horizon 2030, avec des effets dévastateurs sur de nombreux secteurs d’activité
Conjoncture – Sur un marché atone en consommation dans les magasins, les industriels réduisent leurs activités, sans pouvoir peser sur les prix faute de volumes suffisants sur le marché. Même si la tendance est baissière, la pression de l’import reste omniprésente et représente 25 % des volumes de viande bovine consommée en France. Nos principaux fournisseurs restent les Pays-Bas, l’Irlande, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Pologne. Mis à part l’impact du prix qui reste un élément majeur dans le choix des opérateurs qui travaille ces viandes, ces volumes sont nécessaires pour compenser le recul permanent de la production.
Le recul de la production plus vite que la consommation qui résiste plutôt bien, même si elle évolue vers plus de viande transformée.
Au rythme actuel la France pourrait perdre près de 20 % de son cheptel à l’horizon 2030, avec des effets dévastateurs sur de nombreux secteurs d’activité. La restructuration de la filière d’abattage/transformation qui a débuté va s’amplifier avec un effet déstructurant sur l’économie des territoires en termes d’emploi que ce soit dans les exploitations ou dans les outils industriels. Le maillage de la France des outils à disposition des éleveurs sera plus faible, avec plus de transport et une remise en question de certains circuits courts sur les régions concernées. Cette raréfaction du cheptel, aura inévitablement des conséquences sur les besoins en prairie et de leur effet bénéfique sur la captation des gaz à effet de serre. Le recours aux viandes importées est en revanche très néfaste pour notre environnement, surtout que la décapitalisation observée en France touche toute l’Europe avec des produits qui viennent de plus en plus loin.
Les conséquences de la décheptellisation seront nombreuses et variées comme à chaque fois qu’un secteur d’activité est en souffrance (textile, métallurgie…).
La volonté de redonner de la vigueur à la consommation de viande française est forte et renforcée par la loi Egalim, notamment dans les secteurs publics et la restauration scolaire. Le renforcement de la production française par plus de mise en place de jeune bovin a un impact très négatif sur notre balance commerciale, et pose surtout la question du prix qui ne peut être en concordance avec celui des femelles au regard des coûts de production actuels. Ce marché est hyperconcurrentiel, avec des volumes en baisse constante et une demande forte pour des pays qui ont axé leurs modèles économiques sur ces productions (hors sol).
Les Français aiment la viande, mais des pays ont fait le choix de limiter la consommation de leurs populations (Algérie, Turquie… ) en agissant sur des prix élevés ou en dénigrant ces produits au profit d’autre viande. Espérons qu’il n’en soit pas de même chez nous !