Conjoncture - Les Jeux olympiques tournent le dos à la viande.

L’objectif affiché de Paris 2024 est de réduire l’empreinte carbone des menus avec moins de protéines animales.

Conjoncture – A quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques, aucun renforcement des commandes n’a été observé dans les abattoirs. Tout a été planifié de longue date avec les entreprises qui ont été retenues pour servir les 13 millions de repas. Néanmoins la volonté des organisateurs, de donner une image de durabilité à ces jeux, passe par un bannissement de la viande et un renforcement du végétal qui sera servi dans les assiettes des 15000 athlètes. L’objectif affiché de Paris 2024 et Sodexo Live (chargé d’assurer l’alimentation des athlètes) est de réduire l’empreinte carbone des menus avec des produits locaux et moins de protéines animales.

Dans un pays où la gastronomie repose sur les viandes nombreuses et variées, ce changement de perspective est extrêmement inquiétant notamment pour la filière bovine. Alors que les JO auraient été une occasion en or pour donner un nouveau souffle à cette filière en déclin, c’est un très mauvais signe apporté aux futurs éleveurs, mais également pour notre environnement.

La décheptelisation de la France va avoir un impact conséquent sur les territoires et l’économie de la filière. Le remodelage de la filière de l’abattage/transformation aura inévitablement des conséquences sur l’emploi direct ou indirect. Cette déstabilisation impactera l’ensemble de l’écosystème à une échelle locale rendant encore plus difficile la pratique de l’élevage. Des surfaces enherbées (capteur de CO2) vont disparaître, au profit de cultures dans le meilleur des cas ou de friche pour le pire.

Dans une France où la population aime la viande malgré la fausse image qui sera donnée lors des JO, la déproduction accentuera la dépendance aux produits importés à l’encontre d’une souveraineté alimentaire portée en étendard par les politiques de tous bords lors des dernières manifestations agricoles. Le résultat sera un accroissement significatif des GES (Gaz à effet de serre) lié aux importations issues des Pays tiers.

« Produire et consommer Français » devrait être au cœur des préoccupations, mais dans le trouble politique du moment, « qui se préoccupe vraiment des agriculteurs ?».

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