Conjoncture : Les tarifs se tiennent face à de faibles disponibilités

Le recul permanent de l’offre permet de tenir les prix malgré une consommation estivale peu dynamique.

Conjoncture   Après un mois de juin sec et caniculaire, qui a fait du mal aux maïs non irrigués et aux prairies, les précipitations de cette fin juillet redonnent un peu de verdure à la nature et permettent de réviser les prévisions de rendement de maïs même si souvent la pluie est intervenue après la floraison. Les producteurs de céréales enregistrent de leur côté une année plus conforme à la moyenne de ces dernières années après une année 2024 morose avec de faibles rendements. Du côté des prix, la barre symbolique des 200€ est franchie sur un marché toujours très volatil. Les éleveurs et engraisseurs qui produisent leurs propres aliments vont pouvoir passer l’année sans faire de compléments d’achat. Ces rendements en céréales s’accompagnent d’une hausse de production de paille, avec des prix qui restent néanmoins élevés. Les éleveurs surveillent maintenant l’évolution des maïs, car après un mois de juin compliqué, les conditions climatiques ont permis un très beau rattrapage, sans sécheresse à l’horizon. La chaleur qui est arrivée sur la moitié nord du pays engendre une pousse rapide.

Les éleveurs qui ont déjà bénéficié de très bonnes conditions climatiques pour reconstituer leurs stocks de fourrage, devraient si les conditions climatiques le permettent, profiter d’une récolte de maïs convenable, mais avec de gros écart entre les régions. Ces deux éléments clés sont importants dans les coûts de production. Le prix des céréales est également important pour le cours des aliments, même si certains produits comme les pulpes déshydratées restent à des niveaux élevés, compte tenu du coût énergétique pour la transformation. Le coût de revient du bol alimentaire est crucial.

De leur côté les abatteurs observent toujours un manque de tonicité des parties arrière, avec des stocks qui gonflent. Le principal frein actuel reste la difficulté des ventes dans le secteur aval. En pleine période estivale, la consommation est traditionnellement faible et la fin de mois accentue ce ralentissement. Les villes se vident et l’activité urbaine recule. Sur les zones côtières, l’afflux touristique ne se traduit pas en hausse de la consommation de viande : le visiteur reste prudent dans ses dépenses, surtout sur des produits de valeur comme le bœuf.

Les écarts entre morceaux sont importants : les avants s’écoulent grâce à la viande hachée, tandis que les pièces nobles trouvent place dans la restauration. Les steaks, eux, peinent à se vendre, obligeant les abattoirs à équilibrer leurs carcasses et à consentir des remises, dans un contexte où les prix d’achat ne laissent que peu de marge.

Sur les marchés exports, la situation n’est pas plus reluisante avec des marchés qui se sont fermés avec l’apparition de la DNCB, le sud de l’UE reste sous de très forte chaleur, avec des incendies dévastateurs en Grèce ou en Turquie. La recrudescence de la FCO pose également des problèmes sur certaines destinations, même si nos deux principaux clients que sont l’Italie et l’Espagne ont levé les contraintes vaccinales ou de PCR. L’inquiétude est plutôt dans la santé du troupeau français, car chacun connaît maintenant l’impact de ces maladies sur les cheptels. L’autre maladie, qui retient toute l’attention des éleveurs, est la DNCB, dont la maîtrise de l’extension est une priorité de tous les acteurs de la filière.  

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