Sécheresse : la production d'herbe en chute libre cet été

La situation des prairies françaises s'est considérablement dégradée depuis le début de l'été. Selon les dernières données d’Agreste, publiées le 29 juillet 2025, la pousse cumulée de l'herbe est désormais inférieure de 16% à la moyenne observée sur la période de référence 1989-2018.

Une production estivale quasi inexistante

Le ralentissement, amorcé en mai, s'est fortement accentué en juin et juillet. Sur ces deux mois, moins de la moitié de la pousse d'herbe attendue a été réalisée. La situation est particulièrement déficitaire pour le mois de juillet qui, en temps normal, représente 12% de la pousse annuelle de référence : cette année, la production n'a atteint que 1,5% de la production annuelle.

Au 20 juillet, la pousse cumulée n'atteint que 58% de la pousse annuelle de référence contre 69% habituellement à cette période.

Des disparités régionales marquées

Le déficit, qui concernait initialement uniquement les régions du Nord, s'étend désormais à une grande partie du territoire. Les Hauts-de-France et les Pays de la Loire sont particulièrement touchés avec des déficits respectifs de 37% et 32%.

La situation s'est également dégradée au sud d'une ligne allant du Pays Basque à la Franche-Comté, même si elle reste globalement dans la normale dans ces zones. Seules 8% des régions fourragères présentent un excédent, représentant à peine 4% des surfaces en prairies.

Dans 59% des régions fourragères (soit 66% des surfaces), la pousse cumulée est déficitaire. En outre, un quart des régions fourragères (31% des surfaces) affiche un déficit important, supérieur à 25% depuis le début de la campagne.

Une situation préoccupante pour les éleveurs

Avec une pousse cumulée proche de la normale dans seulement un tiers des surfaces en prairies permanentes (essentiellement dans le Massif central et au nord des Alpes), la situation devient préoccupante pour de nombreux éleveurs qui puisent déjà dans leurs stocks de fourrage.