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Conjoncture - Les volumes chutent drastiquement
Que ce soient les industriels de la viande, les intégrateurs de veaux, les engraisseurs de jeunes bovins ou les filières export, chacun observe une raréfaction de l’offre en ce début d’année.
Conjoncture – Ce n’est pas une surprise, car les opérateurs intermédiaires de la filière de l’élevage étaient prévenus d’une chute brutale de volume pour ce début d’année. Que ce soient les industriels de la viande, les intégrateurs de veaux, les engraisseurs de jeunes bovins ou les filières export, chacun observe une raréfaction de l’offre. Causée dans un premier temps par la décheptellisation de la ferme France, cette baisse des disponibilités a été renforcée par les conséquences des épizooties de FCO et de MHE. Le résultat est salutaire pour les éleveurs avec des tarifs qui progressent tout azimuts.
Ce constat de perte de production ne se cantonne pas seulement à la France, car nos voisins européens sont dans le même train, avec une baisse importante du troupeau laitier, et par conséquent des veaux pour la filière vitelline. En 8 ans, l’Allemagne a perdu 14 % de vaches (soit 600 000 reproductrices), la France enregistre un -11 % de laitières et -15 % d’allaitantes (soit plus d’un million de vaches), L’Irlande a également perdu 5 % de son cheptel.
Sur cette trame de fond baissière, ce début d’année se caractérise par un manque important de matière première pour les industriels. Les entreprises de négoce qui approvisionnent les abattoirs ont très peu de marchandise à leur disposition et peu de stock. Cela anime la guerre des prix dans les campagnes avec une surenchère très marquée en ce début d’année, quelle que soit la gamme proposée.
Les prix s’envolent à l’heure où les derniers ajustements commerciaux sont faits avec les distributeurs. Jusqu’à présent, les volumes couvrent la demande, mais pour combien de temps ?
Une chose est sûre, c’est que cette surenchère tarifaire bénéfique pour les éleveurs va finir sur les prix des produits sur les étals, avec une tranche de la population qui aura de plus en plus de mal à financer la viande rouge. Ce déficit de production sera-t-il la porte ouverte aux importations ? En 2024, le taux de viande importée est resté stable à 25 %. Le disponible dans les autres pays de l’UE est faible et les tarifs sont souvent plus élevés qu’en France.
L’Europe se prépare doucement à ouvrir ses frontières, malgré une résistance farouche et déterminée des éleveurs.
Les conséquences de la décroissance du cheptel se répercutent sur les autres filières, avec moins de veaux, et par conséquent moins de broutards disponibles. La surmortalité et la baisse de fertilité générée par la FCO et la MHE, engendre une accélération de la baisse. Nos clients traditionnels peinent à se fournir sur la France ce qui génère une envolée des prix sans précédent que ce soient dans les petits veaux, les broutards ou les jeunes bovins, sans que personne ne puisse prédire où cela s’arrêtera. Une chose est sûre, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, mais les conséquences sont déjà très préoccupantes pour les entreprises avec des besoins en fonds de roulement qui explosent et des risques financiers qui augmentent. Quand une voiture prend de la vitesse, toute défaillance peut être dramatique. Il faut en être conscient !