- Accueil
- Conjoncture - Tendance haussière sur l’ensemble de l’UE.
Conjoncture - Tendance haussière sur l’ensemble de l’UE.
Le déficit de production ne touche pas que la France. C’est l’ensemble des pays de l’Union Européenne qui manque de marchandise.
Conjoncture – Dans un paysage syndical très chahuté par les prochaines élections des chambres d’agriculture, chacun s’accorde sur la nécessité de renforcer le renouvellement des générations. Il y a un an, le ministre de l’Agriculture annonçait un projet de loi pour susciter des vocations et faciliter la reprise des exploitations (projet bloqué par la dissolution). La souveraineté alimentaire reste également un cheval de bataille, mais dans un monde économique où tout ne se décrète pas, il est important de regarder ce que nous réservent les différentes tractations en cours avec les grands blocs de production, où chacun essaie de se positionner en fonction de ses propres intérêts en fonction de chaque filière (ce qui profite aux uns peut être très pénalisant pour les autres).
Alors que de l’autre côté de la frontière allemande (dans l’est du pays), l’apparition soudaine de cas de fièvre aphteuse sur trois buffles d’eau, porte un trouble profond sur les échanges intra-européens. Toutes les mesures sont prises pour éradiquer les prémices de cette maladie, car chacun connaît la gravité d’une épizootie. Les investigations sont en cours, et la vigilance est renforcée. Pour le moment, s’il est trop tôt pour faire des prospectives, une déstabilisation du marché allemand aurait un impact très fort sur le marché de la viande avec un manque profond de marchandise. Aucun impact économique n’est relevé à ce jour.
Du côté espagnol, la pression haussière persiste, car les volumes espérés par les abatteurs ne sont pas au rendez-vous. Le marché intérieur souffre avec des pièces nobles telles que le filet et le faux-filet qui perdent de leur importance. Parallèlement, le secteur se prépare déjà pour le ramadan, prévu cette année fin février. Le marché extérieur reste un moteur essentiel, notamment avec des exportations vers le Maroc à des prix très élevés. Cette tendance inquiète les opérateurs qui travaillent sur le marché intérieur.
L’Italie fait également face à un déficit important de marchandise en ce début d’année, avec des abatteurs qui ne peuvent satisfaire la demande locale. Le prix, déjà très élevé des jeunes bovins, est de nouveau annoncé à la hausse.
Ce début d’année, montre également de grand changement dans l’appréciation du marché de la viande sur la France. Le début de l’année est traditionnellement très calme en termes de vente dans les magasins, et c’est le cas dans les pièces nobles, alors que des hausses de prix sont observées sur les morceaux plus économiques, comme la viande à mijoter, générant le paradoxe où ces derniers deviennent parfois plus chers que les morceaux nobles. Comme chez nos voisins européens, l’offre n’est pas au rendez-vous en ce début d’année, ce qui génère une concurrence plus forte entre des abatteurs qui cherche à couvrir leur charge de production. Une tendance haussière, assez inhabituelle à la saison, se dessine.