Découvrir la méthode et l'outil HerbValo

L'herbe réellement valorisée par les troupeaux au pâturage est méconnue car non mesurable directement. Or, sa connaissance permet de fournir des éléments objectifs pour une meilleure prise en compte de la prairie dans les systèmes d'élevage. La méthode et l'outil HerbValo ont été construits avec cet objectif.

L’herbe valorisée au pâturage : une grande variabilité entre les parcelles 

L’herbe réellement valorisée par les troupeaux au pâturage est méconnue car non mesurable directement. Or sa connaissance permet de fournir des éléments objectifs pour une meilleure prise en compte de la prairie dans les systèmes d’élevage. La méthode et l’outil HerbValo ont été construits avec cet objectif. 

HerbValo, une méthode simple et rapide 

Créée par l’INRAE en partenariat avec l’Institut de l’Elevage et la Chambre des Pays de la Loire, la méthode HerbValo permet le calcul simplifié de la quantité d’herbe valorisée à l’échelle d’une parcelle sur une année en sommant les quantités d’herbe valorisées par les animaux à chaque cycle de pâturage et les rendements récoltés lors de chaque fauche. Ce calcul se base sur un enregistrement précis des journées de pâturage et d’un calcul de l’ingestion du troupeau pâturant. Il s’appuie sur des enregistrements faits par l’éleveur sans mesure de hauteur d’herbe dans les parcelles. 

Une quantité d’herbe valorisée variable entre les parcelles… 

Afin de constituer de nouvelles références sur l’herbe valorisée, un projet de recherche porté par la Chambre d’agriculture et financé par le Ministère de l’agriculture(1) a permis de suivre avec cet outil 420 parcelles réparties sur 91 exploitations (81 fermes commerciales et 10 fermes expérimentales) dans 6 régions françaises. Ces suivis ont eu lieu en 2018 et 2019. En moyenne, 4,8 parcelles étaient suivies par exploitation. 

Les parcelles étaient pâturées par différentes espèces animales avec en majorité des parcelles suivies en élevage bovin (laitier et allaitant, 84 %) et de manière moins importante en caprins (3 %), équins (8 %) et ovins viande (5 %). Les élevages ayant suivi des parcelles sont des exploitations où le pâturage occupe une part importante dans la ration. En bovins lait, on trouve des systèmes avec une part d’herbe pâturée moyenne d’environ 80 % au printemps.

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En moyenne, à l’échelle de l’ensemble des régions, sur les deux années de suivi, 6,1 t MS/ha/an d’herbe sont valorisées. En Pays de la Loire, 134 parcelles ont été suivies : 79 en bovins laitiers, 51 en bovins allaitants et 4 en caprins avec une moyenne de 6,9 t MS/ha/an, un minimum de 2,0 t MS/ha/an et un maximum de 14,3 t MS/ha/an. La différence de valorisation entre les parcelles est très importante (cf. Graphe 1).

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… même au sein des exploitations 

La variabilité moyenne entre les parcelles est de 21 % au sein d’une exploitation, cela signifie qu’une moyenne de 6,1 t MS/ha/an sur une exploitation cache en réalité des parcelles allant de 3,5 t MS/ha/an, à 8,7 t MS/ha/an (moyenne ± 2 écart-type). La connaissance du rendement valorisé à l’échelle de la parcelle prend alors tout son sens pour redéfinir le rôle et la place de chaque parcelle dans le système fourrager et les piloter en conséquence (fertilisation, chargement animal…). 

Facteurs explicatifs de la quantité d’herbe valorisée 

Parmi les facteurs étudiés, la profondeur de sol, la réalisation d’une fauche au moins une fois dans l’année, l’âge de la prairie, le nombre de cycles sur la parcelle et la région montrent un effet significatif avec des effets proches de ces différents facteurs qui se situent entre 0,5 à 1,5 t MS/ha/an entre les extrêmes. Il est par contre difficile de quantifier les effets des pratiques de pâturage sur l’herbe valorisée en raison d’une grande variabilité des pratiques. Les premiers éléments disponibles dans cette étude permettent d’évoquer quelques pistes pour accroître la valorisation de l’herbe par le pâturage :  

  • Allonger la saison de pâturage et faire un passage au moins une fois par mois (aux périodes où l’herbe pousse), c’est-à-dire aller chercher l’herbe dès qu’elle est présente et que la portance le permet.
  • Augmenter le temps de séjour dans les parcelles dans le sens augmenter la sévérité du pâturage, les animaux « finissent leur assiette ».

Les résultats complets du projet HerbValo seront disponibles courant 2021.

(1) Projet CASDAR Herbvalo 2017-2021, piloté par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire conduit en partenariat avec INRAE, IDELE, Chambres d’agriculture Bretagne, Allier, Cantal, Conseils Elevage 63, 25-90 et Jura, IFCE, Ferme de Thorigné d’Anjou, Lycée du Pradel, Réseau CIVAM et FR CIVAM Normandie. contraintes. Il est préférable de travailler sur les pratiques pour améliorer la flore et la productivité de la prairie avant d’envisager son renouvellement complet.