- Accueil
- Dès que la portance est suffisante, pensez à fertiliser les prairies !
Dès que la portance est suffisante, pensez à fertiliser les prairies !
Le seuil des 200°jours cumulés depuis le 1er janvier est l’indicateur qui permet de déclencher le premier apport d’azote sur prairies de graminées installées. L’année 2025 semble être une année dans la normale avec une date prévisionnelle au 7 février sur La Ferme Expérimentale des Bordes tandis que la médiane sur les 20 dernières années (2005-2024) était au 10 février.
Déterminé à partir de l’analyse de nombreux essais dans les années 1980 puis en 2008 et 2009, cette période d’apport à partir des 200°Cjour cumulés depuis le 1er janvier est optimale pour valoriser l’azote minéral. Un apport sous forme organique avec une part d’azote minéral importante tel que pour un lisier peut également être effectué à cette date. Pour les apports de fumiers ou composts, présentant moins d’azote disponible pour la plante, qui n’auraient pas pu être effectués à l’automne, ils peuvent être décalés à ce printemps même si on préconise un apport avant hiver pour laisser le temps au processus de minéralisation et faire coïncider les besoins de la plante et la disponibilité de l’azote minéral. Pensez à vous référer à la réglementation en vigueur dans votre région pour respecter les périodes d’interdiction d’épandage.
Cependant, les références ont été acquises sur prairie de graminées qui sont de plus en plus rares dans nos systèmes au profit des prairies multi-espèces et le changement climatique ne cesse de faire évoluer la pousse de nos prairies.
C’est pourquoi un réseau d’essais s’est monté dans le cadre de CAP PROTEINES+ pour étudier l’effet de la date, la dose, le fractionnement et la stratégie de fertilisation azotée (impasse ou apport dès la première année d’exploitation) des prairies multi-espèces riches en légumineuses.
Pour rappel, un précédent essai mené sur la Ferme Expérimentale des Bordes entre 2017 et 2020 avait permis de conclure que sur une prairie multi-espèce où les légumineuses sont bien installées, une fertilisation azotée appliquée dès la première année ne mettait pas en péril le maintien des légumineuses. Dans le cas contraire, faire l’impasse en première année était préconisé. Dans tous les cas, un apport de 60 à 90 kgN/ha/an en deux apports (200°Cjour puis 5 à 10 jours après la première exploitation) semblait être le meilleur compromis.
Enfin, l’azote ne suffit pas à combler tous les besoins en éléments minéraux des prairies, il ne faut pas négliger les apports en phosphore et potasse qui peuvent en grande partie être effectués via l’épandage d’un effluent d’élevage ou bien sous forme minérale ce printemps également.