Des tarifs plus élevés à relativiser

Petit retour en arrière 20 ans après le passage à l’Euro. En décembre 2001 une baguette de pain coûtait 4,32 francs (0,66€) elle est aujourd’hui autour de 1,05€, le gasoil était à 5,10 Fr (0,78€) il nous coûte 1,50€, le steak haché est passé de 48,7 Fr (7,44€) à 11,10€ (source Insee et RNM). Sur le marché de Cholet, la vache Charolaise R= est passée de 16 Fr (2,44€) à 4,25€ en cette fin d’année soit une belle progression, mais qui ne s’est concrétisée que depuis quelques mois. Pour information voici l’évolution moyenne des prix de la vache R= ces dernières années : 3,57€ en 2018, 3,70€ en 2019, 3,90€ en 2020, 4,10€ en 2021.   

En cette fin d’année on peut observer que 2021 aura été assez favorable à la viande bovine partout en Europe. La pandémie de Covid et les confinements ont fait revenir les ménages vers plus de local ou de viande nationale. En Allemagne l’accroissement de la population avec plus 1,6 million de migrants (majoritairement de confession musulmane) a donné un coup de boost à la demande en viande bovine. Mais 2021 a surtout mis en évidence une forte érosion de la production qui a longtemps été masquée par les volumes mis sur le marché par les éleveurs qui quittaient la profession. Le déséquilibre a été important pour la production de jeunes bovins qui n’avait jamais connu une telle inflation des prix passant de 3,65€ fin 2020 à 4,50€ en 2021 pour la France et à 4,90€ en Italie. Le déficit de production est également observé dans les réformes laitières qui sont passées de 2,80 à 3,45€ en un an.    

Cette réévaluation des prix, bénéfique pour les éleveurs, doit cependant être relativisée par l’inflation de tous les intrants qui plombent les résultats d’entreprises, mais également par de nombreuses années de sous-valorisation de la viande. L’érosion de la production inquiète beaucoup les acteurs de la filière, mais redresser la barre va être compliqué tant l’inertie est grande dans le non-renouvellement des générations. Au regard de toutes les contraintes administratives, sociétales, environnementales de plus en plus lourdes, les jeunes doivent être super motivés par ce beau métier d’éleveur, et heureusement il y en a encore.