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DNC : démarrage de la campagne de vaccination
Obligatoire et prise en charge par l’Etat, la vaccination contre la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) concerne les 285.000 bovins présents dans le périmètre de 50 km autour des 24 foyers identifiés en Savoie et Haute-Savoie. Combinée aux mesures de dépeuplement, la stratégie vise à éradiquer la maladie virale, selon le ministère de l’Agriculture.
Selon le communiqué du ministère de l’Agriculture, publié à la veille du week-end, les premières opérations de vaccination ont été déployées les 20 et 21 juillet, soit très exactement trois semaines après la détection et confirmation du premier cas identifié dans le département de la Savoie. « Cette stratégie concerne l’ensemble des bovins, quel que soit leur âge, situés dans la zone réglementée, incluant la zone de protection et la zone de surveillance, soit près de 285 000 bovins, précise le ministère. La vaccination des bovins dans les zones réglementées est obligatoire et sera intégralement prise en charge financièrement par l’État ».
Protection complète 21 jours après l’injection
Afin de faire face à l’épizootie, sitôt le premier cas confirmé, la France avait passé commande auprès de la banque de vaccins de l’Union européenne le maximum de doses disponible. En provenance d’Afrique du Sud, les vaccins ont été réceptionnés en France le 15 juillet au matin. Le vaccin contre DNC est injecté en une seule dose par voie sous-cutanée. La protection de l’animal est complète 21 jours après l’injection. « Lors de précédentes campagnes de vaccination dans les Balkans et en Europe du Sud, le vaccin s’est avéré très efficace avec des effets indésirables extrêmement rares », précise le ministère, citant une fièvre passagère, la baisse temporaire de lait et de perte d’appétit, l’apparition de nodules non contagieux qui disparaissent rapidement, le tout dans moins de 0,02% des cas. En outre, la vaccination n’a aucune effet sur la qualité du lait et de la viande.
L’éradication pour objectif
La stratégie vaccinale avait été présentée la 16 juillet à l’ensemble des acteurs du sanitaire, lors d’une réunion extraordinaire du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV). « L’objectif de cette campagne vaccinale rapide et massive, en complément des mesures de dépeuplement total des foyers infectés, de la restriction des mouvements et du respect des mesures de biosécurité, est l’éradication complète de cette maladie », indique le ministère, qui rappelle que le droit européen impose l’éradication de la DNC et que ses conséquences sont lourdes sur la santé des bovins, sur le bien-être des animaux et conduit à des pertes importantes en termes de production de lait, viandes et de valeur génétique des animaux.
La zone réglementée comprend : - une zone dite « de surveillance », dans un rayon de 50 km autour du foyer, où s’appliquent des mesures de prévention (renforcement de la surveillance vétérinaire, désinsectisation), ainsi que des restrictions notamment sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne soit diffusée dans d’autres élevages, en particulier au-delà de la zone réglementée - une zone dire « de protection », dans un rayon de 20 km autour du foyer, dans laquelle, notamment, les déplacements de bovins sont soumis à des règles plus strictes, et les établissements d’élevage fait l’objet de visites vétérinaires systématiques afin de contrôler l’état sanitaire des animaux par examen clinique |
Restrictions à l’exportation
En date du 15 juillet, 24 foyers ont été confirmés dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. La zone réglementée s’étend sur l’Ain et l’Isère. Au regard de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), cette zone règlementée n’est plus indemne de DNC. Si les États membres de l’UE reconnaissent mutuellement les zonages mis en place par les autres États membres, limitant ainsi les restrictions d’exportation aux seules zones règlementées, certains pays tiers refusent de reconnaître le zonage et appliquent des restrictions à l’ensemble du territoire français, impactant les exportations d’animaux.
La Conf’ contre le dépeuplement total
La Confédération paysanne a de son côté contesté le volet dépeuplement de la stratégie de lutte contre la DNC, estimant que « rien ne prouve l'efficacité de l'euthanasie totale des animaux » et qu’une « gestion humaine et ciblée de la crise est possible ». De son côté, le ministère de l’Agriculture affirme que la transmission, localisée à quelques communes de Savoie et de Haute-Savoie, « renforce l’efficacité attendue d’une stratégie de dépeuplement total ». « Ne pas abattre les troupeaux contaminés en début de crise c’est prendre le risque que la maladie devienne enzootique dans nos troupeaux, entraînant la nécessité de vacciner pendant de longues années, sans possibilité d’obtenir le statut indemne ».