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Mercredi 29/10/2025

DNC : la profession mobilisée pour informer les éleveurs de l’Allier

La Chambre d’agriculture de l’Allier et le GDS 03, avec la participation des services de l’État (DDETSPP) et des vétérinaires (GTV03), ont organisé cinq réunions d’information sur la DNC à destination des éleveurs. Chacun sur son domaine de compétence a pu présenter les derniers éléments d’actualité et répondre aux nombreuses questions des 450 éleveurs ayant participé.

Une maladie bovine à fort impact

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) est une maladie virale affectant les bovins, provoquant fièvre élevée (jusqu’à 41 °C), nodules cutanés, lésions nécrotiques, hypertrophie des ganglions, abattement, anorexie et chute de lactation. E

lle peut aussi atteindre les organes internes. 

Elle est essentiellement transmise par des insectes vecteurs (taons et stomoxes). 

Elle est non transmissible à l’homme. 

Elle engendre une morbidité élevée (jusqu’à 90 % en zone naïve), avec de fortes baisses de production et une mortalité pouvant atteindre 10 %.

 

 

Une évolution rapide à l’intérieur d’un élevage

Un seul animal infecté peut en contaminer jusqu’à 16 autres. 

Des cas récents dans les Savoie ont montré une propagation rapide à l’intérieur d’un troupeau : passage d'un cas à 50 % du cheptel atteint, en seulement 5 jours.

 

 

Réglementation stricte

La DNC est classée maladie de type A au niveau européen, nécessitant une éradication immédiate. Toute suspicion entraîne :

- un Arrêté Préfectoral de Mise sous Surveillance (APMS) ;

- en cas de confirmation, un Arrêté Préfectoral de Déclaration d’Infection (APDI) ;

- le dépeuplement de l’unité épidémiologique (seulement le lot concerné si les animaux n’ont pas été mélangés et les conditions de biosécurité respectées), suivi de désinfection ;

- une indemnisation pour les animaux abattus, les frais et pertes indirectes engendrées.

La déclaration est obligatoire, sous peine de 75 000 € d’amende et 5 ans d’emprisonnement.

Autour des foyers, deux zones sont définies :

- Zone de Protection (ZP) : 20 km ;

- Zone de Surveillance (ZS) : 50 km.

Des visites vétérinaires sont obligatoires dans ces zones et la vaccination obligatoire est mise en place pour éviter la propagation.

- Interdiction de mouvements d’animaux en ZP et ZS : rien ne rentre, rien ne sort, rien ne bouge, sauf dérogation (notamment vers l’abattoir sous conditions strictes) ;

- vaccination obligatoire de tous les bovins en ZP et ZS, prise en charge par l’État ;

- biosécurité renforcée : désinfection, lutte contre les insectes, limitation des visites.

 

 

Situation sanitaire au 27 octobre

- aucun cas de DNC dans l’Allier ;

- 88 foyers confirmés au niveau national, plus de 540 suspicions ;

- 1 918 bovins euthanasiés sur plus de 615 000 dans les ZP et ZS ;

- derniers foyers identifiés dans les Pyrénées-Orientales ;

- plusieurs nouvelles zones sont apparues suite à la découverte de cas isolés, parfois à des distances importantes des derniers cas connus. L’activité vectorielle ne permet pas d’expliquer ces nouveaux cas et la possibilité de mouvements intempestifs d’animaux n’est pas écartée.

Ces dernières évolutions ont conduit la Commission européenne à potentiellement remettre en cause le statut indemne de la France (en dehors des zones réglementées).

 

 

Mise en place de nouvelles mesures depuis le 17 octobre

Face au risque de remise en cause de notre statut indemne de DNC, Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a annoncé le 17 octobre dernier une série de nouvelles mesures qui viennent s’ajouter à celles déjà appliquées :

- interdiction de tous les rassemblements « festifs » (concours, foires, salons…) en France continentale ;

- mise en place d’une Zone Réglementée Supplémentaires (ZRS) sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Bourgogne-Franche-Comté avec interdiction des rassemblements de bovins pour l’élevage (allotement, marchés, etc.) ;

- suspension de toute sortie de bovins hors de France.

Une surveillance renforcée des mouvements d’animaux est également annoncée par les services de l’État.

Ces mesures sont en vigueur jusqu’au 5 novembre et seront levées si la situation épidémiologique se stabilise.

 

 

Pourquoi ne pas vacciner partout ?

La vaccination entraîne immédiatement la perte du statut indemne de DNC et interdit, dans l’état actuel des choses, toute exportation d’animaux. Dans l’Allier, la fermeture des exportations entraînerait par exemple le blocage des 70 000 broutards vendus chaque année, ce qui représenterait une perte de chiffre d’affaires d’au moins 140 millions d’euros !

 

 

Que doivent faire les éleveurs de l’Allier ?

Le respect de la réglementation s’impose à tous en termes de surveillance et de déclaration des suspicions : appeler son vétérinaire sanitaire au moindre doute.

La mise en place de mesures de biosécurité est essentielle pour limiter les risques d’introduction de la maladie : dépistages et respect d’une quarantaine à l’arrivée de nouveaux animaux, limiter et maîtriser la circulation des intervenants dans nos élevages, désinsectisation et mise en œuvre de répulsifs, etc.

 

 

Prochaines étapes pour la DNC

La levée progressive des ZP et ZS est envisagée, avec arrêt de la vaccination et repeuplement. Le retour à une situation normale avec récupération du statut « Indemne de DNC » sur les zones concernées ne pourra intervenir avant un délai de 24 mois après la dernière vaccination.

Les mesures supplémentaires annoncées le 17 octobre pourront être levées le 5 novembre en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, la FNSEA et les JA sont très mobilisés sur ce dossier et ont entamé des négociations pour tenter d’obtenir des assouplissements.

 

 

Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) : vigilance toujours nécessaire

Malgré le faible taux de déclaration (seuls 15 foyers de FCO-3 et un de FCO-8 ont été confirmés dans l’Allier), la maladie circule toujours et son impact est bien réel pour nos élevages.

Pour la campagne de naissance 2024-2025, ce sont 12 000 veaux qui manquent à l’appel pour le département.

La vaccination reste le seul moyen de protection efficace. Il est encore temps de protéger les troupeaux.

À moyen terme, pour la FCO et la MHE, la vaccination en routine des jeunes générations destinées à la reproduction semble la stratégie à adopter a minima.

 

 

Pour conclure

La mobilisation collective est essentielle pour contenir la DNC et la FCO, comme pour l’ensemble des questions sanitaires. La Chambre d’agriculture de l’Allier et le GDS 03 sont engagés depuis le début de la crise aux côtés des éleveurs pour les informer et les accompagner dans cette période difficile.

Nos services restent à votre disposition pour tout renseignement.