40 % de viande rouge sous Label Rouge d’ici à 2025

Sachant que le taux de viande Label Rouge est aujourd’hui de 3%, l’objectif d’Interbev de faire monter ce chiffre à 40% d'ici cinq ans est sacrément ambitieux. La production est prête à relever le défi, en dépit d’un cahier des charges plus strict. Mais si la production propose, la grande distribution dispose...

Ce n'est pas une montée en gamme, c'est une ascension. Dans le cadre du Sommet de l'élevage, l'interprofession de la viande bovine, ovine et équine a dévoilé ses ambitions. « Aujourd'hui, le Label Rouge concerne entre 2% et 3% de la production », explique Denis Lerouge, directeur communication produit et promotion à Interbev. « Notre objectif est d'atteindre 40% dans les cinq ans à venir. Nous avons le cheptel allaitant requis pour atteindre cet objectif. Nous avons des éleveurs prêts à évoluer sur le cahier des charges Label Rouge. Nous avons 25% des consommateurs prêts à acheter de la viande haut de gamme, pour sa qualité, pour sa tendreté, pour sa traçabilité. Le Label Rouge est de nature à donner des garanties de rémunération aux éleveurs et de qualité aux consommateurs ».

Toutes les promesses dans un label

La filière a choisi le Label Rouge pour porter la montée en gamme. Elle en a redéfini le cahier des charges, au départ centré sur les qualités organoleptiques de la viande, pour intégrer des critères en phase avec les exigences des consommateurs, s'agissant de l'alimentation des animaux (sans Ogm, sans huille de palme...) et du bien-être animal. « On ne peut pas noyer le consommateur avec une multiplicité de logos porteurs chacun d'une promesse différentes », poursuit Denis Lerouge. « D'où le choix du Label Rouge, revisité, et qui nous permet d'intégrer le maximum de promesses ».

Question : les éleveurs français sont-ils en mesure de satisfaire l'élargissement et le relèvement des critères qualitatifs du Label Rouge ainsi que la montée en puissance quantitative de l'offre ? « Assurément », répond Camille Duboucher, responsable génisses au sein de la coopérative Univia (Dordogne). « Le chiffre de 2 à 3% correspond aux tonnages effectivement commercialisés sous Label Rouge. Mais selon les données de FranceAgriMer, entre 30% et 35% des tonnages à la production sont potentiellement qualifiés pour répondre aux critères du Label Rouge. Pour transformer ce potentiel en réalité, nous avons besoin de l'engagement de la restauration collective, des chaines de restauration hors domicile et de la grande distribution ».

« Des engagements de la distribution »

L'interprofession se veut confiante. « Je rappelle que la grande distribution siège à Interbev », énonce Denis Lerouge. « Nous avons rencontré la quasi-totalité des enseignes et la quasi-totalité nous a affirmé que la démarche les intéressait. Nous avons des engagements concrets. Dès le 1er janvier, les premières enseignes vont basculer des points de vente ». Interbev va de son côté lancé une campagne de communication à l'adresse des consommateurs, à compter du mois de novembre. En ce qui concerne la restauration collective publique, la filière peut miser sur la loi EGAlim et son article 24, qui fixe un objectif de 50% de produits de qualité, d'ici le 1er janvier 2022.