Agroalimentaire: un groupe ukrainien en discussions pour la reprise de Doux

Le groupe ukrainien MHP a déclaré lundi être "en discussions" pour la reprise du volailler en difficulté Doux avec une restructuration à la clé mais a contesté vouloir supprimer 550 des 1.200 postes de l'industriel breton.

Le journal Challenges avait indiqué vendredi sur son site internet que le groupe MHP proposerait le licenciement de 550 salariés, soit près de la moitié des 1.200 employés de Doux, le groupe volailler dont l'actionnaire majoritaire est le groupe coopératif Terrena.

"Des discussions sont en cours avec les actionnaires du groupe Doux et les parties prenantes impliquées dans la restructuration du groupe, (...) il n'y a pas d'offre ferme sur la totalité du groupe Doux", a indiqué une porte-parole du groupe MHP à l'AFP lundi matin. "L'idée est de porter un projet industriel robuste et pérenne. Cela passera par une restructuration, mais pas de l'ordre de ce qui est paru dans la presse", a-t-elle ajouté.

"L'intention de MHP est de relancer l'entreprise avec un projet industriel robuste en ligne avec la stratégie de l'entreprise et reflétant les dynamiques de marché", indique le groupe par écrit. Il précise que "ce projet devra tenir compte des spécificités de l'entreprise et de son environnement, en particulier la nécessité de préserver le savoir-faire et des emplois en Bretagne, en concertation avec la filière et l'ensemble des acteurs". Côté à la Bourse de Londres, MHP se présente comme le leader de la volaille en Ukraine et a réalisé un chiffre d'affaires d'1,3 milliard de dollars en 2017.

"On est dans l'expectative, c'est sûr qu'il y aura de la casse mais on ne nous a pas dit le nombre, ni rien du tout", a indiqué à l'AFP Patrick Moigne, délégué syndical central CGT au CCE de Doux. Pour lui, "ça va se décanter cette semaine si c'est oui ou non avec le partenaire, si c'est non c'est la liquidation".

"Les Brésiliens ont inondé le marché saoudien, c'est pas qu'on n'a pas de clients, c'est les prix le problème. A chaque tonne qu'on produit, on perd de l'argent", explique-t-il. Terrena, deuxième groupe coopératif agricole français, avait indiqué la semaine dernière qu'il ne pourrait pas soutenir "éternellement" le volailler Doux, à la recherche de 100 millions d'euros pour changer de modèle économique.