Formation : aller vers de la « co-construction »

A l’occasion d’un atelier organisé le 22 novembre, les intervenants ont insisté sur les nouveaux modes de formation mis en place, plus "collaboratifs" ainsi que les défis à relever par les éleveurs demain, pour répondre aux attentes sociétales.

L'élevage est soumis à de fortes contestations de la part de la société. Les éleveurs en ont pleinement conscience, « ils font tout pour y remédier depuis de nombreuses années » précise Marianne Dutoit, présidente de Vivea. Pour être à la hauteur de ces enjeux, « nous devons construire des ponts entre la société et l'agriculture. » Pour Christian Huygue, directeur scientifique à l'INRA, il faut « s'appuyer sur 3 leviers : les relations humaines, des messages porteurs d'espoir et la construction d'un nouveau contrat social autour de l'agriculture et l'alimentation. » Marianne Dutoit insiste « relever de tels défis ne s'improvise pas, il est indispensable de développer ses compétences. » La formation peut accompagner les éleveurs pour « répondre aux attentes exigeantes de la société. »

Devenir « acteur » de la formation

Aujourd'hui, la formation a évolué vers des modèles plus « participatifs » avec comme objectif : partir des attentes des exploitants afin de « co-construire » des systèmes pour demain. Anne Aupiais, formatrice à l'institut de l'élevage précise « avant les formations étaient descendantes. » Aujourd'hui, « les participants deviennent acteurs de leur formation. » Le bien-être animal est un enjeu sociétal. Pour la formatrice il faut mettre en place des systèmes d'avenir « rentables et vivables pour les éleveurs » sans négliger qu'ils doivent être « lisibles par les citoyens.» Pour Bruno Gourdon, éleveur, il est important que l'éleveur soit formé car il est le premier levier du bien-être animal. Pour l'éleveur « arriver avant que l'animal tombe malade et éviter la pathologie. C'est ça le bien-être animal. »

Se former et après ?

Bruno Gourdon, qui a participé à près de 200 heures de formation par an, pendant 3 ans tant sur le fonctionnement de l'animal que sur les techniques alternatives de production. Il met « un bémol sur la formation. » L'éleveur partage son expérience et souligne le problème de l'après formation. « En une journée vous prenez énormément d'informations, mais quand vous rentrez chez vous, vous êtes seul ! » De là, Bruno Gourdon s'entoure de personnes rencontrées en formation vivant la même problématique et c'est la naissance du collectif « éleveur autrement.» L'objectif est de « travailler ensemble et tester des méthodes apprises en formation. » Aujourd'hui, le réseau s'est agrandi, ils sont plus de 250 éleveurs à travailler et se former. « Eleveur autrement » est depuis, devenu organisme de formation.