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Le GRASL : OVS pour le domaine animal
Groupement Régional d’Action Sanitaire du Limousin => Le GRASL (structure régionale des GDS du Limousin) a tenu, ce 28 juin, à Limoges, sa 35ème Assemblée Générale (AG) sous la présidence de Philippe Monteil.
La qualité sanitaire des élevages du Limousin
Dans une conjoncture marquée par de profonds changements à tous les niveaux, sociétaux, économiques, administratifs, techniques..., le GRASL poursuit ses missions avec comme principal objectif, la qualité sanitaire des élevages du Limousin. La situation est rendue encore plus délicate par la situation de la tuberculose bovine, d'où la mise en place de moyens importants pour contrôler cette maladie (cf. article du 20/06/2018). A côté des aspects techniques, les travaux ont été amplifiés pour maintenir l'accréditation pour les délégations de missions de l'Etat et pour mettre en place la Fédération Régionale des GDS de Nouvelle Aquitaine.
L'agriculture, et surtout l'élevage, à l'origine de nos paysages tant appréciés
Notre monde change et nos concitoyens s'éloignent de plus en plus d'un monde rural qu'ils ne connaissent plus. L'urbanisation actuelle, sans doute accentuée par la mise en place de métropoles, crée un besoin de nature que les citadins retrouvent à la campagne. Ce qu'ils oublient, c'est que le monde rural produit leur alimentation qui n'a jamais été d'une qualité aussi sûre et que c'est l'agriculture, et surtout l'élevage, qui a façonné les paysages qu'ils apprécient.
La gestion sanitaire, une nécessité pour nos régions d'élevage qui doit être collective pour être efficace
La gestion sanitaire proposée par les GDS et le GRASL permet de meilleurs résultats économiques en limitant les pathologies et les intrants. La baisse de l'utilisation des antibiotiques en est un bon indicateur. Tout cela va dans le sens d'une amélioration du bien-être animal recherché par tous les éleveurs. Il a été rappelé qu'une gestion sanitaire n'est efficace que si elle est collective, d'où la nécessaire implication de tous.
L'organisme à vocation sanitaire (OVS) pour le domaine animal multi-espèces pour le Limousin accrédité...
Comme cela a été exposé dans les différents rapports de cette AG, le GRASL occupe, dans le domaine sanitaire, une place incontournable pour l'ensemble des espèces de rente. Dans ce cadre, il a poursuivi la mise en place de sections régionales apicole, caprine, équine, ovine ou porcine, issues des sections départementales déjà existantes. Le GRASL, reconnu comme OVS, est accrédité jusqu'en 2020 suite à l'audit du COFRAC réalisé en 2016 et cela a été confirmé avec l'audit de 2017.
... avec une évolution vers la Nouvelle-Aquitaine
Les délégations de l'Etat pour les prophylaxies bovines de la tuberculose, de la brucellose et de la leucose se font au niveau de l'OVS avec des sections départementales qui garantissent la proximité et le pragmatisme nécessaires pour pouvoir répondre de manière la plus étroite possible aux besoins des éleveurs et aux demandes de l'Etat. Cependant, la création de la région Nouvelle Aquitaine impacte les structures. En effet, la nouvelle gouvernance sanitaire est gérée au niveau des régions, et celles-ci ont changé... La campagne de prophylaxies 2019/2020 devra être conduite dans ce nouveau périmètre. Cette évolution a été préparée avec la création de la FRGDS Nouvelle Aquitaine entre les 12 GDS des 3 OVS actuels. Elle sera l'interlocutrice de la DRAAF et du Conseil Régional et sa structuration est en cours (cf. article du 11/04/2018). C'est un chantier important et urgent puisqu'il faut que le fonctionnement des trois OVS actuels soit harmonisé pour la campagne 2018/2019 afin d'être prêts à « fusionner » pour la campagne suivante. L'audit COFRAC de l'automne 2019 est prévu sur ce nouveau périmètre !
Une finalisation de l'assainissement IBR, une éradication de la BVD qui débute
Avec le nouvel arrêté ministériel IBR de 2016, un tournant décisif a été pris en matière d'éradication de l'IBR (cf. tableau), le suivi de cette maladie est une action confiée au GRASL par l'Etat. Cette évolution était nécessaire pour garantir les échanges internationaux. De plus, lorsque le pourcentage de cheptels détenant des bovins positifs sera inférieur à 1 %, nous pourrons bénéficier d'un allègement de prophylaxie et donc des coûts qui y sont liés.
Pour la BVD, la décision d'aller vers l'éradication a été prise par le Conseil d'Administration de GDS France mais nous sommes toujours en attente d'un arrêté ministériel qui précisera les moyens à mettre en place : statut pour les bovins, dispositif de surveillance et d'assainissement des troupeaux infectés.
L'approche collective du troupeau avec « Mieux vaut prévenir que guérir »
La marge de progression dans le domaine de la prévention reste importante mais c'est bien celle-ci qui répond le mieux à toutes les attentes, aussi bien celles, techniques et économiques, de l'éleveur que celles des filières commerciales et de la société. Cela demande d'associer apports de garanties, bilans, analyses avec les différents outils existants, que ce soit notre Plan Sanitaire d'Elevage et les aides techniques et financières du GRASL et des GDS. L'adaptation du PSE du GRASL reste un enjeu important pour les actions de prévention dans de nombreux élevages. Un travail de réflexion avec les vétérinaires est actuellement conduit pour le moderniser et, ainsi, répondre au mieux aux besoins des éleveurs et vétérinaires. Un projet de tutorat de futurs vétérinaires pour aider au maintien de l'activité dans notre région est à l'étude. L'objectif final reste l'excellence du niveau sanitaire des élevages limousins.
Un monde en mutation qui influe sur le sanitaire d'où une nécessaire gestion organisée du sanitaire de proximité...
Les modifications climatiques, l'amplification des échanges favorisent de nouveaux risques sanitaires. Les exemples de fièvre catarrhale en France, de Wohlfahrtia magnifica en Limousin (des mouches ont été très récemment piégées en Haute-Vienne) et Poitou-Charentes, de peste porcine africaine dans l'est de l'Europe ou encore de fièvre aphteuse en Algérie l'illustrent. Face à cette situation, notre organisation collective avec nos relais de proximité dans chaque département en relation avec les différents partenaires, en premier éleveurs et vétérinaires, est essentielle pour l'élevage et aussi pour les santés animale et humaine.
... avec un nécessaire investissement de tous
Ainsi, l'ensemble de la société bénéficie de l'action des éleveurs, mais ils ne peuvent le faire seuls. L'investissement, notamment financier doit être présent à chaque niveau, Etat, Région et Département. Or, l'Etat ne couvre pas les dépenses dans les conventions de missions déléguées, elles demandent à être revalorisées. La loi NOTRe a oublié de situer le sanitaire animal. Cela entraîne des difficultés dans les financements par les Départements et la Région. Dans cette situation mouvante, les laboratoires d'analyses cherchent leur voie. Vous l'aurez compris, nous avons là de gros chantiers de très grande importance pour que l'action sanitaire reste collective... et donc efficace !
Une réponse aux attentes des éleveurs
Au terme de cette Assemblée Générale, Philippe Monteil a tenu à remercier tous les partenaires et l'ensemble du personnel du GRASL, en qui il place toute sa confiance pour la poursuite des missions. Il a ajouté : « De nombreux chantiers sont encore devant nous, ce qui prouve l'importance de nos missions. Je ne doute pas que l'expérience que nous avons acquise depuis plus de 60 ans dans le domaine de la proximité, du mutualisme, de l'impartialité et de l'indépendance nous permettra de toujours répondre aux attentes des éleveurs. »