Sécheresse : alerte au manque de fourrages

Ne pas revivre « le scénario catastrophique de l’année dernière » : face à la sécheresse qui frappe de nouveau, la Confédération paysanne alerte les pouvoirs publics pour agir au plus vite en faveur des agriculteurs.

Alors que les effets de la sécheresse de 2018 se font toujours sentir sur les exploitations, le manque d'eau et les gelées tardives de ce début d'année impactent la productivité des pâtures. La pousse de l'herbe étant particulièrement ralentie dans plusieurs secteurs, certains éleveurs doivent d'ores et déjà puiser dans des stocks de fourrages déjà réduits. 

« Ces premiers signes laissent présager la répétition d'un schéma bien connu : l'envol du prix des fourrages, la décapitalisation des cheptels en raison du manque d'aliment, la chute des cours de la viande », alerte la Confédération paysanne dans un communiqué le 29 avril. 

Face à cette situation, et pour éviter de reproduire le « scénario catastrophique de l'année dernière », le syndicat demande entre autres à ce que des mesures financières soient prises par les pouvoirs publics et les chambres d'agriculture, « notamment par la prise en charge des intérêts, au regard de l'état des trésoreries au 
sortir d'une année de sécheresse où nombre de fermes ont dû autofinancer des achats de fourrages à des prix 
exorbitants ».  

Le syndicat dénonce aussi une situation « aggravée par la concurrence exercée par les méthaniseurs » et demande « la priorisation de la récolte des fourrages vers les élevages et non vers les méthaniseurs ». 

La Confédération paysanne repose aussi la question du « démantèlement du régime des calamités agricoles au profit du développement de l'assurance privée ». Un système assurantiel actuel qui, comme l'a reconnu le Ministre de l'agriculture, Didier Guillaume, lors du Congrès du syndicat à Tours, est une « arnaque ».