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Emblavements 2025 : timide embellie des surfaces en France
Après une année 2024 difficile marquée par une forte baisse des surfaces de grandes cultures, un léger rebond est à prévoir pour 2025. Toutefois, les niveaux resteront globalement inférieurs aux moyennes des cinq dernières années, selon les dernières estimations du service statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste).
Céréales à paille : un regain timide mais des cultures encore en retard
Les surfaces totales de céréales à paille (blé tendre, blé dur, orge, avoine, seigle et triticale) devraient atteindre 7 millions d'hectares en 2025, soit une hausse de 6% par rapport à 2024. Un chiffre à relativiser puisqu'il reste inférieur de 1,3% à la moyenne 2020-2024.
Le blé tendre voit ses surfaces augmenter de 10% pour atteindre 4,63 millions d'hectares. Un rebond bienvenu après le point bas de 2024 mais qui ne permettra pas de retrouver les niveaux des années précédentes. Les semis d'hiver ont en effet été retardés, pénalisant le développement des cultures. Seules 13% des surfaces auraient atteint le stade 2 nœuds début avril contre 28% habituellement, selon l’observatoire Céré’Obs.
La situation est plus préoccupante pour le blé dur et l'orge qui devraient encore reculer, de respectivement 7% et 3,6% par rapport à 2024. Le blé dur atteindrait même son plus bas niveau depuis 1993 avec 220 000 hectares. L'orge resterait supérieure au million d'hectares (1,74 million) mais très en-deçà de sa moyenne quinquennale.
Seul le triticale progresserait nettement (+18,2%) pour retrouver un niveau équivalent aux cinq années précédentes. Le seigle et l'avoine rebondiraient plus modestement, sans pouvoir compenser leurs baisses antérieures.
Oléagineux et protéagineux : le colza résiste, chute du pois
Avec 1,29 million d'hectares, les surfaces de colza ne reculeraient que de 3% en 2025 tout en restant supérieures de 7,4% à la moyenne 2020-2024. Un signe encourageant pour cette culture qui traverse une période favorable, les conditions sèches limitant l'apparition de maladies pour l'instant.
A contrario, la chute se poursuit pour les cultures de pois protéagineux, avec un repli de 4,6% après déjà -19% en 2024. Leurs surfaces (159 000 ha) atteindraient leur plus bas niveau depuis dix ans. Une tendance inverse à celle observée pour les féveroles dont les semis ont progressé.
Globalement, les surfaces de protéagineux seraient stables sur un an, mais en recul de 13% sur la moyenne 2020-2024 ; la hausse des surfaces ensemencées en Nouvelle-Aquitaine (+8% sur un an) compenserait le recul prévu dans les Hauts-de-France (-8% sur un an).
Betteraves et pommes de terre : stabilité
Après une légère embellie en 2024, les surfaces en betteraves industrielles reculeraient de près de 5% pour revenir à 391 000 hectares, un niveau bas proche de celui de 2023. Ce recul reste à confirmer, des surfaces de betteraves sucrières étant encore à emblaver.
La sole de pommes de terre de conservation et demi-saison se maintiendrait à 169 000 hectares, en très léger repli annuel mais toujours nettement au-dessus de la moyenne 2020-2024.
Un contexte européen mitigé
Au niveau européen, les signaux sont également contrastés avec une hausse modérée des blés et du colza mais une nouvelle chute des surfaces de pois protéagineux (-18%). La France devrait ainsi rester le premier producteur de l'UE pour cette culture malgré son net recul.