Énergie en baisse, engrais en hausse : les intrants se replient en ordre contrasté

Les coûts de production poursuivent leur tendance baissière avec un recul de 2% sur un an, principalement porté par la baisse des prix de l'énergie. Une bonne nouvelle pour les exploitants, même si la situation reste contrastée selon les filières et les postes de dépenses.

Le début d’année 2025 confirme la tendance observée depuis plusieurs mois dans le secteur agricole : les prix d'achat des intrants continuent de baisser. Selon les derniers chiffres publiés par l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, le recul s'établit à 2% sur un an. Cette évolution ramène l'indice des prix à un niveau légèrement inférieur à celui observé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui avait provoqué une flambée des coûts de production.

L'énergie, principal moteur de la baisse

C'est principalement le poste énergétique qui tire les prix vers le bas, avec une chute de 11% sur un an. En avril, les prix de l'énergie et des lubrifiants ont encore diminué de 5% par rapport à mars. Dans le détail, le prix des carburants a baissé de 7%, tiré par la diminution des prix du gazole non routier (-8%). L'électricité n'est pas en reste, avec un recul de 1% sur un mois et de 14% sur un an.

Situation contrastée pour les autres postes

Si la tendance générale est à la baisse, tous les postes ne suivent pas la même dynamique. Les engrais et amendements, après deux années de baisse continue jusqu'en janvier 2025, affichent désormais une hausse de 5% sur un an, même s'ils restent très inférieurs au pic atteint à l'automne 2022.

Du côté de l'alimentation animale, la baisse engagée depuis juin 2023 se poursuit avec un recul de 1% sur un an. Cependant, la situation varie selon les filières : si le prix des aliments pour gros bovins diminue sur un an, ceux destinés aux porcins et aux volailles augmentent tous deux de 1%, marquant leur première hausse annuelle depuis l'été 2023.

Des impacts différenciés selon les filières

L'impact de ces évolutions varie aussi selon l'orientation technico-économique des exploitations. Les baisses les plus marquées concernent les bovins lait, les bovins viande et le maraîchage. La baisse est plus modérée pour les exploitations céréalières, l’arboriculture et la viticulture.

Cette tendance baissière des coûts de production, si elle se confirme dans les mois à venir, serait un appel d’air bienvenu pour améliorer les marges des exploitations agricoles, dans un contexte où la faiblesse des prix du blé peine souvent à couvrir les coûts de production.