Export de céréales : J.F. Loiseau invite la filière à ne pas se reposer sur les lauriers chinois

Un rapport présenté par FranceAgriMer (FAM) explique que les exportations de blé et d'orge hexagonales ont bien résisté grâce à la Chine, malgré la pandémie de Covid-19.

« Soyons très vigilants : la Chine n’aime pas être trop dépendante (d’un fournisseur) », a alerté Jean-François Loiseau, intervenant en tant que Président de la Commission Internationale de FranceAgriMer (FAM), lors d’un webinaire le 17 mai. Ce dernier fait référence aux bonnes performances françaises 2020 de ventes de céréales à la Chine, en marge de la présentation d’un rapport de FAM sur les performances nationales 2020 à l’export des filières agricoles et agroalimentaires.

 

858 M€ de céréales sur la Chine en 2020 !

Selon le rapport, les exportations hexagonales de céréales et de ses produits transformés (farine, malt…) vers les pays-tiers s’élèvent à 3,7 Md€, en hausse de 11 % entre 2019 et 2020. Ceci en raison de la hausse des ventes de blé tendre (+ 324 %) et d’orges (+ 55 %) sur la Chine, portant la valeur totale des expéditions sur le marché chinois à 858 M€, en hausse de 147 % par rapport à 2019 !

La Chine a donc permis aux exportations françaises de céréales (et ses produits), tous pays confondus (UE à 27 et pays-tiers), de régresser de seulement 2 % par rapport à 2019, à 7,18 Md€, malgré la pandémie de Covid-19, qui a, entre autres, fortement pénaliser les expéditions de malt.

Mais ces chiffres ne doivent pas laisser penser que la Chine sera toujours là pour sauver le commerce de céréales françaises, selon Jean-François Loiseau. « ll y a une forte exigence sanitaire de ce pays, et il peut se retirer à tout moment. Lors de l’automne 2020, nous sommes passés à côté d’une sanction. Nous avions près de dix-neuf bateaux de céréales (blé, orge) en attente d’être réceptionnés ou refusés pour des raisons sanitaires », prévient-il.

Jean-François Loiseau en profite pour lancer un message politique : « je préférerais parler de semaine de sécurité alimentaire plutôt que de souveraineté (en référence à la semaine organisée du 13 au 24 mai par la profession agricole, en remplacement du salon de l’agriculture). […] La qualité sanitaire est le premier élément incontournable ». Pour cela, il réclame aux pouvoirs publics un maximum de moyens techniques et technologiques.

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