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Faire du sur-mesure pour préparer ses semis de colza
La FDGEDA du Cher rappelle que tout doit être mis en œuvre pour garantir une bonne levée au 1er septembre au plus tard. La difficulté de l’année réside dans la nécessité, parfois, de restructurer le sol, tout en conservant une certaine humidité afin d’assurer une levée dès le mois d’août.
“ Les semis de colzas vont être compliqués cette année. Il faut encore une fois s’adapter à la situation climatique. On passe de l’humidité à très sec. Il y a ceux qui ont pu préparer les terres précocement et bénéficié de pluies tout début août, qui sèment déjà et ceux qui vont devoir attendre », informe Guillaume Houivet. Du fait des excès d’eau de ces derniers mois, 2024 ne ressemble pas à une autre année, les conditions de préparation des sols seront différentes et « extrêmes dans certains cas », selon le directeur de la FDGEDA du Cher.
DES HYBRIDES PLUTÔT QUE DES LIGNÉES
« Le but étant de garantir une bonne levée au 1er septembre, insiste-t-il et sachant qu’il est important de restructurer le sol cette année, après orge ou blé, certaines préconisations sont à suivre. »
En sols très argileux, il est compliqué de restructurer car il y a de « forts niveaux de compaction avec une humidité des sols importantes au-delà de 5 cm. Il faut travailler avec des outils à dents sans lisser, en passant plusieurs fois, recommande Guillaume Houivet, et il faudra attendre quelques précipitations avant de semer car ces interventions auront asséché les sols ». En sols limoneux ou limoneux-sableux, « il est possible de labourer pour faire remonter la fraîcheur et de semer dans la foulée », continue-t-il.
La FDGEDA du Cher préconise aussi de ne pas semer si le sol est desséché au-delà de 4 cm, auquel cas il faudra attendre un épisode pluvieux. Concernant le choix des variétés, il doit être adapté au terroir, mais Guillaume Houivet suggère de privilégier les hybrides plutôt que les lignées.
La FDGEDA conseille un semis à une densité de 25 à 30 pieds au m² et à 4 cm de profondeur. « De suite après, il faudra absolument passer le rouleau pour maintenir l’humidité », tient-il à préciser. Un apport de phosphore doit être envisagé en fonction des teneurs mesurées dans les parcelles, « c’est recommandé enfoui en pré-semis ou dans la ligne de semis », ajoute-t-il.
DES COLZAS ROBUSTES DÈS L’AUTOMNE
Il faut garder en mémoire que la capacité d’enracinement et la structure de peuplement conditionnent une bonne vigueur des colzas à l’automne. Cette robustesse est un élément clé pour lutter contre les ravageurs d’automne. Et c’est ce qui doit guider la date de semis.
S’il y a vingt ans on semait le colza à partir du 25 août et jusqu’au 15 septembre, depuis dix ans on sème plus tôt pour que la plante atteigne 4 feuilles au 15 septembre et 6/8 feuilles au 10 octobre. « Si on a des pluies significatives, comme c’est le cas f in juillet depuis deux ans, il faut implanter le colza dans la foulée pour qu’il profite ensuite de cette humidité », conseille Guillaume Houivet.
Certes avec des semis précoces, on s’expose à un risque d’élongation des colzas, qu’il est facile, le cas échéant, de réguler. Bien plus facile que de s’affranchir des problèmes des ravageurs d’automne !