Farmstar paré au décollage avec Eco et Neo

Le consortium Airbus-Arvalis-Terres Inovia refonde son offre de pilotage de la fertilisation azotée. En entrée de gamme, l’offre Eco propose le pilotage du troisième apport d’azote en blé et de la dose totale en colza, avec en prime la conformité réglementaire. L’offre Neo offre un suivi dynamique de l’état de nutrition et de carence, intégrant la variabilité intraparcellaire, avec en option la modulation de dose. Montée en puissance graduelle jusqu’en 2023 sur le colza et le blé, ainsi que, nouveauté, sur le colza associé.

Créé en 2001 par Airbus (ex-EADS) et les Instituts techniques Arvalis (ex-ITCF) et Terres Inovia (ex-Cetiom), l’outil de pilotage de la fertilisation azotée fondé sur des images satellite plafonne depuis quelques années à 600.000 hectares. Un plafond de verre auquel ne se résolvent pas ses promoteurs, d’autant que la technologie conserve un satellite d’avance sur les services concurrents.

« Le système de télédétection de Farmstar permet d’avoir accès à deux variables caractérisant l’azote absorbé par la plante, à savoir la concentration d’azote dans le couvert et la quantité de biomasse, indique Baptiste Soenen, chef du service agronomie, économie environnement chez Arvalis. Ces deux données nous permettent de faire un diagnostic très robuste. Nos modèles agronomiques nous permettent ensuite d’établir un pronostic de dose pour le troisième apport sur blé, en fonction du niveau de carence décelé, du stade de la culture de son état de stress hydrique. Et en ce qui concerne la modulation intraparcellaire, le diagnostic et le pronostic sont réalisés sur chaque pixel et non à partir d’une dose moyenne recalculée à partir d’indices de végétation intraparcellaire ».

Eco et Neo

Conscient de ses atouts mais questionné par son plafond de verre, Farmstar réalise en 2019 une vaste enquête auprès de ses clients et plus largement de l’écosystème agricole pour jauger ses forces et ses faiblesses. Il en ressort Eco et Neo.

« L’offre Eco est un concentré de Farmstar qui se résume à un seul conseil, à savoir le pilotage du troisième apport d’azote en blé et la dose totale en colza, explique Charlotte Postma, responsable marketing produit chez Farmstar. Le portail permet à l’utilisateur d’exporter toutes les données relatives aux obligations réglementaire en matière de fertilisation azotée. L’offre Neo se caractérise par un tableau de bord permettant de suivre en continu l’état de nutrition azotée, et le cas échéant de carence, de l’ensemble des parcelles de l’agriculteur. Avec Neo, on sort ainsi d’une ex-posture statique consistant à pousser un conseil à une date fixe et qui pouvait amener l’agriculteur à réaliser son apport avant même d’avoir le conseil, du fait de ses contraintes climatiques ou opérationnelles. Neo repose sur une approche dynamique de suivi en continu de l’état de nutrition, permettant de planifier et de prioriser ses interventions, et de réagir rapidement grâce aux alertes ».

Premier prix et options

Cette recomposition de l’offre va s’opérer au cours des trois campagnes à venir. Pour celle à venir, seule l’offre Eco sera disponible sur blé tendre et colza mais le colza associé, désormais couvert par Farmstar, sera accessible en mode Neo. Le nouveau portail sera ouvert en 2022 tandis que 2023 marquera l’aboutissement de la recomposition de l’offre avec le pilotage à la demande + alertes en blé, la prise en compte de l’objectif de rendement au niveau intraparcellaire pour la dose totale sur blé et orge ainsi que pour ces deux espèces, la prise en compte de l’hétérogénéité du sol pour le calcul des pilotages.

Afin de faire correspondre au mieux l’offre au besoin, les conseils relatifs à la verse ainsi que la modulation seront désormais proposés en option. Dans le même esprit, les clients de Neo auront le choix d’opter pour un pilotage manuel ou automatique de la modulation. Farmstar n’a pas détaillé sa grille tarifaire mais Eco sera positionnée en « entrée de gamme » par rapport aux standards du marché, tandis que Neo, en dépit de ses innovations, restera dans la lignée de l’offre actuelle.

« Nous avons la volonté d’être accessibles et compatibles avec le plus grand nombre d’agriculteurs », conclut Charlotte Postma. Farmstar n’a pas davantage dévoilé ses objectifs. D’autres cultures, dont la pomme de terre, sont à l’étude. Le maïs, en revanche, ne figure plus sous les radars des satellites.