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Forte concurrence des viandes d’importation
Les importations de viande bovine ont bondi de 25% et concurrence la viande française dans la RHF.
Bovins de boucherie – Depuis l’automne, les volumes de viande bovine importée sont en forte progression à l’instar du gros décalage de valorisation des réformes laitières entre la France et nos voisins européens. Avec la loi Egalim2 et la prise de conscience des industriels et de certaines GMS que s’il n’y a pas de juste valorisation des produits, la ferme France va disparaître. Or, pour assurer le revenu d’un éleveur laitier, il est plus important de valoriser le lait plutôt que les réformes. Sur la base de la flambée du prix du beurre de la poudre de lait, nos voisins du nord de l’Europe ont fait monter le prix du lait allant même jusqu’à un plafond de 600€ (ce tarif est depuis en repli pour suivre le marché des produits laitiers). Il n’en demeure pas moins qu’un différentiel de 100€ existe encore avec l’Allemagne. Face à ce différentiel, les éleveurs acceptent mieux une valorisation de leurs réformes autour de 4€ contre 4,60€ sur la France.
Dans ces conditions, nos abatteurs éprouvent beaucoup de difficulté à écouler la viande à une période de très grande tension budgétaire et sociale. Heureusement, les Français restent accrochés au VBF dans leur consommation domestique et dans les cantines. En revanche, au restaurant, il y a plus de viande étrangère que française. On ne peut pas pour autant blâmer les restaurateurs qui cherchent par tous les moyens à amoindrir leurs coûts de production face à l’envolée des prix des matières premières et de l’énergie.
Les marchés dans leur ensemble restent régis par la loi de l’offre et de la demande et si certains veulent amoindrir les effets du marché en contractualisant la production soit pour assurer un revenu aux éleveurs ou une sécurisation d’approvisionnement pour les industriels, c’est toujours l’équilibre entre l’offre et la demande qui reste la règle.
Le cas le plus symptomatique est celui de la production bio où les tarifs ont depuis le début été déliés du marché. La vague de conversion, encouragée par des discours flatteurs, a engendré une saturation d’un marché qui a subi de plein fouet l’inflation et la décroissant des achats des ménages. Face à cette crise du bio, de nombreux grands groupes (quelle que soit la filière) encouragent la déconversion pour que l’offre se réadapte au besoin du marché, pour sauver la rémunération des produits de ceux qui resteront dans cette démarche.
La ferme France continue de perdre ces forces vives. En 6 ans, nous avons perdu 494000 sur les 3,54 millions actuels de vaches allaitantes et 343000 de laitières avec un cheptel estimé à 3,44 millions de tête. Ce dernier secteur semble le plus sensible à la décroissance, avec une pyramide des âges défavorable, mais c’est le plus souvent la charge de travail qui est mise en cause, face à une profession qui peine à recruter de la main-d’œuvre (comme tant d’autres). Il y a pourtant de belles fermes qui marchent très bien, mais cela suppose souvent qu’il y ait un ou plusieurs vrais chefs d’entreprises à la tête.