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Mâche à l’ombre, avec Ombrea
La start-up Ombrea a mis au point des ombrières intelligentes permettant de reconstituer un microclimat à la fois favorable aux cultures et préjudiciable aux maladies, économisant eau et phytos, et prévenant les aléas tels que brulures, abats d’eau et grêle. Une durabilité parachevée par la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques.
Produire plus, mieux, avec moins et sans subir les affres du climat : tels sont les arguments de la start-up Ombrea qui développe des ombrières coulissantes, pilotées automatiquement à partir de l'analyse des paramètres climatiques et des besoins des plantes.
Produire plus : « en tomate de plein champ, nos retours d'expériences ont mis en évidence un gain de rendement supérieur à 60% grâce à l'atténuation du stress hydrique », déclare Elsa Cluzel, ingénieure commerciale agronome chez Ombrea. « En salade, on obtient des salades plus grosses et au calibre plus homogène, on retarde la montaison et on produit plus longtemps ».
Produire mieux : « sur des espèces comme le pommier, très sensible à la tavelure, ou sur la vigne, sujette aux attaques de mildiou et d'oïdium, le fait de fermer les ombrières pendant les averses évite de mouiller la végétation, réduisant ainsi les risques de contamination et de dissémination des maladies et le recours aux fongicides », indique Maxence Galdin, lui aussi ingénieur commercial agronome.
Produire avec moins : « la régulation du climat sous les ombrières réduit l'évapotranspiration et permet d'escompter des économies d'eau de l'ordre de 50% en tomate de plein champ », annonce Elsa Cluzel.
Et enfin se protéger des aléas : « les panneaux permettent de protéger les cultures de la grêle, des gros abats d'eau ou encore des gelées de printemps », assure Maxence Galdin.
Capteurs et algorithmes
Lorsqu'en 2016, Christian Davico co-fonde Ombrea avec sa fille Julie Davico-Pahin, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), l'horticulteur alors établi dans la Var cherche une parade pour déjouer les problèmes d'avortement qui affectent sa production de feuillage coupé, une culture qui nécessite une gestion très fine de l'ombrage. L'horticulteur imagine le concept d'ombrières coulissantes qui, dans une certaine mesure, influent sur les paramètres climatiques entourant les cultures. Au fil du temps, la start-up et ses ingénieurs en biologie, en mécanique et en informatique développeront des capteurs et des algorithmes permettant d'automatiser le pilotage des ombrières à partir de l'analyse des paramètres météorologiques et des besoins des plantes.
Des partenariats sont conclus avec des organismes tels que l'Institut technique de l'horticulture (Astredhor), les Chambres d'agriculture ou encore les clusters Inno'Vin et Provence Rosé. Début 2019, la start-up réalise une levée de fond d'un million d'euros et réalise ses premières implantations clé en main en maraichage, en viticulture ou encore en horticulture.
Panneaux photovoltaïques en renfort
Si les jeunes ingénieurs ne sont pas à court d'arguments pour vanter les mérites des ombrières intelligentes, impossible de leur extorquer un coût moyen au mètre carré ou une simulation de retour sur investissement. « Chaque projet doit être analysé au cas par cas, en fonction des surfaces et des cultures concernées », explique Maxence Galdin. « La rentabilité est au rendez-vous et notre carnet de commande empiète déjà sur 2021 », assure sa complice Elsa Cluzel.
Pour flatter encore davantage la rentabilité et pour cocher une case supplémentaire en matière de durabilité, les ombrières peuvent être parées de panneaux photovoltaïques. Mais l'algorithme reste calé sur les exigences agro-climatiques, garantissent les ingénieurs d'Ombrea.