GDS Creuse : Guêpes et frelons. La destruction des nids recommandée en cas de problème

Guêpes et frelons : La proximité d’un nid peut présenter un risque pour l’homme, les animaux domestiques voire une prédation sur les colonies d’abeilles. Leur destruction reste alors la seule solution.

Les deux familles d’insectes appartiennent à l’ordre des hyménoptères, tout comme les abeilles. Ils présentent un pouvoir pathogène direct par les piqûres qu’ils infligent avec leur dard, notamment si on passe à proximité du nid, et par la prédation qu’ils exercent sur les ruchers pour les frelons asiatiques.

Les guêpes, une famille avec de très nombreuses espèces

Plus de 200.000 espèces ont été décrites dans le monde. Les guêpes sociales vivent en colonies, elles construisent un nid, plus ou moins élaboré, pouvant contenir en fin de saison plusieurs milliers d'individus. La colonie a une organisation de type reine – ouvrières stériles avec naissance de mâles et de femelles fécondes à l’automne. Leur nid a un aspect en "papier mâché" marron. La guêpe fabrique cette pâte à papier en mélangeant sa salive avec de la cellulose qu'elle récolte en rognant de façon très superficielle du vieux bois et de l'écorce de jeunes rameaux. Leur nid peut se trouver quasiment n'importe où, occupant tout ou partie du volume disponible, tout en épousant les formes du support. Chaque année, les guêpes abandonnent leur ancien nid et en reconstruisent un nouveau. Ces nids sont donc à usage unique et ne seront jamais recolonisés l'année d'après.

Le frelon européen, une espèce endémique…

Vespa crabo est un proche cousin des guêpes et on le distingue principalement par sa taille, beaucoup plus importante. Il mène une vie sociale, comme les abeilles et les guêpes, au sein d'une communauté de 100 à 200 individus (certaines colonies peuvent atteindre plus de mille individus). Le nid, toujours ouvert vers le bas, est généralement construit dans un tronc creux ou sous un abri, parfois dans le sol, mais jamais en haut des grands arbres. Les nids sont souvent composés de 5 à 10 (voire 12) rangées de plateaux superposés constitués d'alvéoles. La couleur et les motifs du papier varient selon la fibre végétale collectée par les ouvrières. Les nids construits dans les endroits non protégés sont couverts d'une épaisse enveloppe brune, composée principalement de grosses fibres de bois pourri malaxées, et, par conséquent, très fragile. C’est un prédateur utile qui se nourrit principalement de mouches et beaucoup plus rarement d’abeilles. Le frelon n'est pas un insecte agressif, ni un piqueur spontané. En principe, il n'attaque pas sauf si l'on s'approche trop près de son nid (moins de 3 m) ou si l'on s'affole en faisant de grands mouvements à son approche.

… et le frelon asiatique, une menace pour les insectes…

Vespa velutina est apparu en 2004 dans le sud de la France et il a colonisé une grande partie du territoire. C’est une espèce diurne qui, contrairement au frelon européen, interrompt toute activité à la tombée de la nuit. Il se nourrit de fruits mûrs et capture des insectes qu’il ramène au nid pour nourrir les larves. Une seule colonie de frelons asiatiques consomme en moyenne plus de 10 kg d’insectes en une saison. Il s’attaque à différentes familles de mouches, guêpes sociales mais surtout aux abeilles domestiques. En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que Vespa velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d’observer son nid à 4 ou 5 m de distance sans risque. Les personnes piquées l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance.

… et plus particulièrement les abeilles

Les colonies d’abeilles domestiques Apis mellifera souffrent de la présence du frelon asiatique. En vol stationnaire à une vingtaine de centimètres de l’entrée de la ruche, une ouvrière de Vespa velutina succède régulièrement à une autre pour capturer les butineuses qui reviennent chargées de pollen. Le frelon tue l’abeille, la dépèce et ramène le thorax au nid. Si la conformation des ruches permet de réduire la pénétration des frelons, la prédation s’exerce sur les abeilles adultes avec une présence insistante, parfois en grand nombre (15 à 20), devant les ruches. Cela stresse les abeilles, réduisant leurs sorties, ce qui limite les récoltes de nectar et de pollen à un moment où elles élèvent leurs dernières ouvrières de l’année et font leur réserve. En cas d’affaiblissement de la ruche, les frelons finissent par y pénétrer et la détruisent.

Un cycle biologique original…

C’est en automne (octobre à novembre) que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles sont les seules à hiverner tandis que les mâles, les dernières larves et les ouvrières meurent. Les femelles fécondées hivernent isolément ou par groupes de deux ou trois enterrées ou dans des troncs pourris. Au printemps (mars à juin), chaque reine fondatrice ébauche un nouveau nid, pond quelques œufs et soigne ses premières larves qui deviendront, un mois à un mois et demi plus tard selon la température, des ouvrières adultes capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie. La reine consacrera alors le reste de sa vie à pondre. Les jeunes nids, de la taille d’une orange, sont installés sur le rebord d’un toit, dans divers abris ou des ruchettes vides. Ils comptent une dizaine de cellules entourées d’une fine coupole de papier puis d’une enveloppe sphérique.

… avec une particularité pour le frelon asiatique

70 % des colonies déménagent, courant août, lorsque le nid primaire est placé trop près du sol ou dans un endroit confiné ; la colonie s’installe alors dans un nouveau nid construit par les ouvrières souvent à plus de 10 m dans un arbre ou sous une charpente ou dans les cheminées. Avec l’apparition des ouvrières, l’activité de la colonie s’intensifie et la taille du nid augmente pour atteindre son maximum au début de l’automne. Les nids apparaissent en moyenne cinq fois plus populeux que ceux du frelon européen. Les plus grands peuvent produire plus de 13.000 individus au cours de la saison (d’avril à novembre) et peuvent contenir à l’automne près de 2.000 ouvrières qui élèvent entre 500 et 1.000 futures fondatrices et autant de mâles.

Des travaux en cours pour mieux connaître, surveiller et lutter

Depuis décembre 2020 un groupe de travail « frelon asiatique » est mis en place au sein de la plateforme d’Épidémiosurveillance Santé Animale (ESA). Animé par GDS France et la FNOSAD, ce groupe intègre principalement des chercheurs et des acteurs de terrain, dont des Organismes à Vocation Sanitaire (OVS). Les objectifs du groupe sont doubles : déterminer à un niveau fin la présence du frelon asiatique ainsi que la pression de prédation exercée sur les abeilles domestiques. Le frelon asiatique est règlementé au niveau européen en tant qu’espèces exotiques envahissantes (EEE) au titre de son impact environnemental. Au niveau national, il était classé danger sanitaire de 2ème catégorie jusqu’à l’application de la Loi de Santé Animale (il ne fait pas partie des maladies listées).

Un piégeage individuel peu efficace

Le piégeage printanier des femelles fondatrices est inutile voire contreproductif. Elles sont très nombreuses et le printemps est la période où la mortalité des fondatrices de frelons comme de guêpes est la plus élevée, en grande partie du fait de la compétition intervenant entre individus d’une même espèce. Détruire certaines fondatrices à cette période ne ferait que laisser la place à d’autres. Le piégeage des ouvrières n’est recommandé qu’en cas d’attaque de frelon asiatique sur un rucher. Différents pièges et appâts sont en cours d’évaluation, l’objectif étant d’obtenir des dispositifs efficaces mais sélectifs. Ceci pourrait permettre de diminuer la pression de prédation et d’affaiblir les colonies du frelon. Ces pièges sont à poser à partir du mois de juin, période la plus fragile du cycle de développement des colonies, et jusqu’à la fin de la saison de prédation (octobre à mi-novembre).

Une destruction des nids à privilégier, Farago Creuse répond à vos attentes

En cas de risque pour la population, les animaux domestiques ou les abeilles, la destruction des colonies reste la méthode la plus efficace. Elle est d’ailleurs imposée par certains Règlements Sanitaire Départementaux. GDS Creuse, OVS animal multi-espèces, a fait former plusieurs techniciens de sa filiale Farago Creuse aux méthodes de lutte contre les guêpes et les frelons asiatiques et européens et les a équipés avec du matériel performant pouvant atteindre des nids à 30 mètres de hauteur.  N’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement complémentaire ou pour prendre rendez-vous pour la destruction de nids.

Dr Boris BOUBET – GDS Creuse – www.gdscreuse.fr

Aurélien LEGRAND – Farago Creuse – www.faragocreuse.fr