Semis de maïs : pas d’esquive sur la précision

Si les semis précoces permettent d’esquiver les périodes à risque de déficit hydrique, l’AGPM rappelle que l’espèce ne tolère aucune négligence en matière de préparation de sol et de positionnement de la graine.

20 jours en 20 ans : c'est selon l'AGPM, la remontée dans le temps opérée par les semis de maïs, dont les premiers chantiers démarrent désormais fin mars. Cette anticipation témoigne d'une adaptation à un double phénomène climatique, à savoir des printemps plus secs et plus chauds et des fins de cycles sujets à des déficits hydriques. Quand elle est bien conduite, cette stratégie permet de valoriser au maximum l'offre climatique en rendement sous l'effet de l'allongement du cycle), d'esquiver les périodes à risque de déficit hydrique et de réduire les coûts de séchage. Elle autorise par ailleurs une plus grande souplesse dans les dates de récolte. Elle est applicable dans les régions tempérées où le risque de fortes gelées recule au printemps.

Bien préparer le sol

Pour le reste, les fondamentaux pour réussir un semis de maïs ne changent guère, à commencer par la préparation de sol, qui doit être soignée pour favoriser une levée rapide et homogène, rappelle l'AGPM. les opérations de travail du sol avant et pendant le semis ont pour objectif de placer la graine dans un sol meuble et rappuyé, afin que cette dernière dispose d'une bonne alimentation hydrique et minérale. La préparation du sol a pour but de créer une structure favorable à la levée et à l'enracinement du maïs, autrement dit une terre ameublie en profondeur et rappuyée, et un profil de sol homogène. Attention aux préparations trop creuses et soufflées, notamment en conditions sèches. Un défaut de rappuyage limite le contact sol-graine et racines-sol, ce qui compromet l'humidification de la graine et le bon enracinement de la jeune plantule. Or, un bon enracinement est indispensable pour assurer une alimentation hydrique et minérale du maïs satisfaisante. Les discontinuités du sol sont également préjudiciables car elles pénalisent le bon développement racinaire de la plante. Il convient d'être particulièrement vigilant sur la transition entre le lit de semences et l'horizon travaillé : elle doit être progressive, car au sevrage (stade 4-5 feuilles), les jeunes racines se développeront dans cette zone.

Bien positionner la graine

La graine doit être semée à une profondeur régulière d'environ 4-5 cm dans le « frais ». Si elle est positionnée moins profondément, elle est plus exposée aux attaques d'oiseaux et risque de ne pas germer en cas de conditions climatiques sèches les jours suivants le semis. Si elle est placée trop profondément, la levée sera plus lente et moins régulière. De plus, pour assurer une profondeur et une répartition régulière des graines, il convient de semer à une vitesse modérée (6-7 km/h). A des vitesses plus élevées, une réduction de la précision du semis s'observe : diminution de la densité et de la profondeur de semis, et irrégularité des intervalles entre les graines. Par ailleurs, le semoir doit être en parfait état de fonctionnement.

Vérifications du semoir à la ferme

- aspiration : vérifier l'état général des courroies et leur bonne tension, faire fonctionner le semoir à vide et écouter des éventuels bruits anormaux synonymes de problèmes, comme un roulement abîmé, inspecter scrupuleusement l'état des tuyaux reliant les différents éléments semeurs à la turbine et les changer si nécessaire, redoubler de vigilance pour les éléments situés aux extrémités, dans le cas des semoirs télescopiques ou repliables, veiller à la bonne conformité des protections de cardan.

- boites de distance : vérifier l'état des chaines, des tendeurs, le bon alignement général et leur bonne lubrification, vérifier l'état des barres hexagonales et des pignons utilisés en routine et pour les modèles à entraînement électrique de la distribution, vérifier l'absence de rouille sur les contacts, et l'état de la batterie pour les systèmes avec génératrice.

- châssis : s'assurer de la bonne distance entre les différents éléments semeurs et corriger si besoin, contrôler le jeu latéral des éléments semeurs et le bon serrage des brides de fixation, vérifier l'état des galets et des butées. des semoirs télescopiques

- distribution : après un nettoyage complet, vérifier l'état des disques de distribution, de l'éjecteur et des joints d'étanchéité (couronne en téflon), ainsi que le bon état de fonctionnement du sélecteur, souffler les capteurs de graines en cas d'utilisation d'un contrôleur de semis, manipuler les trappes de vidange pour s'assurer du bon état des ressorts et éviter toute ouverture intempestive.

- enterrage : véifier l'état d'usure des roues de jauge et le bon fonctionnement du balancier, démonter les roues de jauge et vérifier l'usure des doubles disques, bien vérifier l'état d'usure de la pointe située entre les doubles disques, vérifier l'état du tube de descente de graines afin de vérifier l'absence de méplat, s'assurer, lors du remontage, du bon réglage des décrotteurs de disques et de roue de jauge, contrôler visuellement le bon alignement sillon/roue plombeuse/bloc tasseur

- fertiliseurs : vérifier les 5 cm séparant  les fertiliseurs de la ligne de semis sur une surface dure (béton), vérifier la bonne étanchéité des tuyaux et l'absence de pincement

- microgranulateurs : vérifier la propreté des trémies et celle des vis sans fin, inspecter l'étanchéité des tuyaux de descente et leur position sur l'élément semeur

- roues d'entrainement : vérifier le bon état général, l'orientation des crampons (inverse d'une roue de tracteur) et leur bonne pression en se référant aux données du constructeur car  un écart de pression de 100 g au niveau des roues entraîne un écart de 1000 graines semées par ha

Vérifications au champ

- aspiration : bien vérifier le régime de prise de force (info tracteur) ou le niveau de dépression au niveau de la turbine du semoir

- boîtes de distance : après avoir choisi le rapport de pignons s'approchant le plus de la densité de semis souhaitée, vérifier la densité de semis réelle aux champs en comptant le nombre de graines total d'un rang sur plusieurs mètres linéaires

- châssis : au niveau attelage sur le tracteur, réglez le talonnage pour que le châssis soit parallèle au sol, sachant qu'au travail, celui-ci doit être à une hauteur permettant l'horizontalité des parallélogrammes

- distribution : le volet de contrôle permet de vérifier le nombre de graine par trou, jouer sur l'agressivité des sélecteurs si besoin pour qu'il ne reste qu'une graine/trou après sélection, un réglage est à refaire à chaque changement de variété

- enterrage : vérifier la profondeur de semis et la modifier si nécessaire pour viser une plage comprise entre 4 et 5,5 cm pour du maïs, contrôler la bonne fermeture du sillon via un bloc tasseur adapté

- chasse-mottes ou chasse-débris : lors du semis, ils doivent dégager la future ligne de façon superficielle, en évitant de faire des buttes entre les rangs

- fertiliseurs : après avoir fait l'étalonnage avec l'engrais souhaité, vérifier le débit pour chaque rang, régler la profondeur d'enfouissement des éléments fertiliseurs

- microgranulateurs : après avoir fait l'étalonnage avec le produit souhaité, vérifier le débit pour chaque rang