Grippe aviaire : 40 nouveaux foyers confirmés, principalement dans les Landes

La France comptait 61 foyers de contamination à la grippe aviaire au 1er janvier, majoritairement dans les Landes, soit 40 de plus en quelques jours, selon le dernier bilan du ministère de l'Agriculture. La Confédération paysanne et le Modef demandent aux autorités de "changer de méthode" pour endiguer la progression de la grippe aviaire dans les élevages, en renonçant notamment aux abattages d'animaux sains autour des foyers de contamination.

Dans un communiqué diffusé le 3 janvier, le ministère précise que 48 des 61 foyers confirmés se situent dans le département des Landes. Le dernier bilan, communiqué le 29 décembre, faisait état de 21 foyers de contamination sur toute la France. Le ministère souligne par ailleurs que le périmètre dans lequel les préfets peuvent ordonner un abattage préventif autour des foyers confirmés vient d'être étendu, selon un arrêté publié dimanche au Journal officiel. Il concerne désormais plus de 110 communes des Landes et 15 communes des Pyrénées-Atlantiques. Le ministère précise que la stratégie de prévention de la maladie "pourra être revue à la lumière d'un nouvel avis de l'Anses attendu cette semaine".

Les abattages préventifs d'animaux sains sont dénoncés par la Confédération paysanne et le Modef, qui les jugent "aussi inefficaces sanitairement qu'inacceptables moralement". Dans un communiqué commun publié le 31 décembre, les deux syndicats réclament que "seuls les animaux affectés par le virus soient abattus (foyers) et que les abattages soient organisés sur site (l'élevage) car le transport des animaux positifs vers les abattoirs réquisitionnés est une véritable aberration sanitaire".

"Un coût économique et financier faramineux."

"Abattre des animaux sains pour créer des barrières sanitaires qui ne tiennent que provisoirement représente un coût économique et financier faramineux. Cette gestion pèse également sur le moral des producteurs et productrices qui voient les crises s'enchaîner avec toujours le même scénario", soulignent les syndicats. "Les contribuables n'ont pas à supporter la facture des erreurs d'une filière qui n'a tiré aucune leçon des deux précédentes épizooties", lors des hivers 2015/2016 et 2016/2017, ajoutent-ils.

La Confédération paysanne et le Modef demandent aussi de ne pas recourir à l'abattage systématique "quand les palmipèdes sont porteurs sains (animaux résistant à la maladie)". Ils estiment que l'exploitant devrait pouvoir décider de continuer à élever ses animaux "jusqu'en fin de cycle sur sa ferme avec mesures de biosécurité adéquates".

"Si nos demandes de bon sens ne sont pas prises en considération, nos deux organisations se réservent la possibilité de passer à d'autres formes d'action, en résistance à ces abattages préventifs massifs d'animaux sains aussi inefficaces sanitairement qu'inacceptables moralement", préviennent-ils.