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Installation : la courroie de transmission de la Communauté de l’Agneau de Poitou-Charentes
[Tech-Ovin 2025] L’Association pour la Défense et la Promotion des Agneaux certifiés en Poitou-Charentes et le GIE Ovin du Centre Ouest Ovin du Centre Ouest s’activent pour attirer et sécuriser les porteurs de projets et in fine pérenniser une filière d’excellence, en misant notamment sur la formation et l’accompagnement technique des éleveurs. Un activisme bêlant et payant.
Le GIE Ovin du Centre Ouest, propriétaire et fondateur des marques commerciales collectives Agneau du Poitou-Charentes, Agneau des Bocages, Agneau Le Diamandin, et Vivéa, le fonds d'assurance formation des actifs non-salariés agricoles, ont choisi le cadre du salon Tech-Ovin à Bellac (Haute-Vienne) pour signer ce mercredi une convention relative à la formation continue des éleveurs. Considérée comme un levier stratégique pour assurer sa pérennité, la filière ovine souhaite en effet accompagner les professionnels dans le développement de leurs compétences et l’adaptation de leurs pratiques face aux enjeux actuels.
Le marchepied du Certificat de spécialisation ovin
Cette convention constitue une brique supplémentaire du volet formation de la « Communauté de l’Agneau », réunissant l’Association pour la Défense et la Promotion des Agneaux certifiés en Poitou-Charentes (ADPAP) et le GIE Ovin du Centre Ouest, la première étant l’ODG des marques du second. Les deux organismes n’en sont pas à leur première dans le domaine de la formation. En 2019, ils ont relancé le Certificat de spécialisation ovin du CFPPA de Montmorillon (Vienne), alors en déshérence. Depuis, une dizaine de candidats s’y presse chaque année. « Ils seront une quinzaine cette année », corrige Audrey Tessereau, directrice du GIE Ovin du Centre-Ouest et intervenante du CS parmi d’autres techniciens.
« L’idée était de relancer cette formation de façon très professionnelle, en favorisant les échanges avec les éleveurs du bassin et en les confrontant à la réalité du terrain, poursuit la directrice. A l’issue de la formation, les diplômés doivent être en capacité de piloter un atelier ovin et de gérer une exploitation ». Le CS n’a pas seulement vocation à sécuriser les installations. Selon Audrey Tessereau, il crée « une véritable dynamique sur le terrain via notamment les visites d’élevage et constitue un levier à part entière d’attractivité pour la filière ».
« Courroie de transmission »
La formation n’est pas le seul levier activé par la Communauté de l’Agneau de Poitou-Charentes qui se positionne, au-delà de ses missions propres, comme une « courroie de transmission ». L’ADPAP et le GIE organisent par exemple des réunions d’information sur le crédit d’impôt, en lien avec le cabinet Leyton, expert en financement de l’innovation. « Il s’agit d’un dispositif dont les éleveurs pensent au prime abord qu’il ne leur est pas destiné, alors qu’il est susceptible de participer, à hauteur de 30%, dans l’évolution des pratiques en lien avec la transition agroécologique », explique Audrey Tessereau,
Dans les limites de ses prérogatives et de ses moyens, la Communauté de l’Agneau de Poitou-Charentes est susceptible d’apporter son soutien à des éleveurs en cours d’installation, comme ce fut le cas au dernier Salon de l’agriculture à Paris avec le financement de béliers inscrits et génétiquement sélectionnés, avec en prime une animation associant les visiteurs.
Une filière exposée à la « déspécialisation »
En Poitou-Charentes comme ailleurs, la filière ovine est, toutes filières animales et végétales confondues, celle qui enregistre le meilleur taux de renouvellement de ses actifs non salariés, la moyenne nationale s’établissant à 94% en ovins viande selon l’Institut de l’élevage. Mais le diable se cache parfois dans les détails. « Dans les projets d’installation, on est souvent sur des troupes plus petites que la troupe cédante », analyse Audrey Tessereau.
La directrice s’interroge sur l’avenir du modèle tout spécialisé qui prévalait dans le bassin et qui voit le poly-élevage lui faire de l’ombre avec, là un atelier volailles, là un atelier bovins. « Tout l’enjeu dans une reprise, c’est que les brebis restent et que ça ne parte pas à l’agrandissement en bovin par exemple », déclare la directrice du GIE Ovin du Centre-Ouest.
Là encore, la Communauté de l’Agneau de Poitou-Charentes est à la manœuvre avec des garanties de prix ou des financements de cheptel. « Les exploitations ovines sont viables, les cours sont là et les acteurs mobilisés pour accompagner les porteurs de projet », conclut Audrey Tessereau, qui croit dans la force du collectif et les actions au plus près du terrain pour relever le défi de la transmission-installation, la véritable marque de fabrique de la filière ovine dans son ensemble, si l’on songe au programme Inn’Ovin ou encore aux Ovinpiades, le concours des jeunes bergers qui fêtait cette année ses 20 ans.