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Les Ovinpiades, le concours qui concourt à régénérer la filière ovine
[SIA 2025] Le Salon de l’agriculture accueille la 20ème finale du concours du meilleur jeune berger organisé par la section ovine d’Interbev et destiné à renforcer l’attractivité de la filière. Non sans succès : plus de 9 éleveurs sur 10 trouvent un repreneur. Un record, toutes filières confondues.
Ils s’appellent Aoléone Monnier et Marius Lacombe, représentant respectivement le Centre-Val de Loire et la Nouvelle-Aquitaine. Ce sont deux des 40 finalistes des Ovinpiades, le concours des jeunes bergers qui, comme Aoléone et Marius, fête ses 20 ans cette année et voit se confronter au Salon de l’agriculture les meilleurs jeunes bergers de France parmi quelques 800 candidats s’affrontant lors des sélections régionales. « A raison de 800 candidats par an depuis 20 ans, les Ovinpiades ont touché plus de 15.000 lycéens et étudiants à travers toute la France »., comptabilise Patrick Soury, président d’Inn’Ovin.
C’est grosso modo le nombre d’éleveurs ovins en France ». C’est dire si le concours est un outil massif de communication. « Aujourd’hui, on a des exploitations de lycées agricoles dépourvues de troupe ovine mais qui se font fort de trouver un éleveur local pour organiser les sélections au concours, poursuit l’éleveur charentais, qui est aussi président de la section ovine d’Interbev. Il y a 20 ans arrière, ces élèves n’entendaient quasiment pas parler d’élevage ovin ».
En 2005, quand l’interprofession met en place l’opération, l’objectif est de couper court à la baisse vertigineuse du nombre d’éleveurs ovins. « On risquait de disparaitre, n’hésite pas à affirmer Patrick Soury, non sans arguments. A l’époque, la filière renvoyait une image peu valorisante, avec des élevages exsangues, dans l’incapacité d’investir, aux prises à des conditions de travail très difficiles, négligeant totalement leur fin de carrière et hypothéquant par la même occasion les chances de transmission ».
Après « l’agneau, on y croit », les Ovinpiades
Les Ovinpiades prennent alors la suite de l’opération « l’agneau, on y croit » qui prévalait jusque-là et participent aux côtés d’autres actions intégrées au programme Inn’Ovin, à la relance de l’élevage ovin. Résultat : 20 ans plus tard, le taux de remplacement des éleveurs ovins dépasse les 90%, plus précisément 91% en brebis lait et 94% en brebis viande, selon les données de la MSA. « En 2005, on était à 4 reprises pour 10 départs », se rappelle Patrick Soury.
« Les Ovinpiades, c’est pas du théâtre, elles ont fait le boulot, appuie Claude Font, secrétaire général de la FNO, et accessoirement membre du jury du concours. C’est une réalité et une dynamique territoriales, démontrant que l’on peut vivre dignement de l’élevage ovin, incluant des conditions de travail conformes à ce que qu’attendent légitimement les candidats à l’installation ».
Parmi les autres programmes d’action d’Inn’Ovin figure depuis peu un plan d’accompagnement des éleveurs, destiné à les aiguiller dans la conduite de leur atelier afin de conforter leur rentabilité et leur vivabilité et, au final, d’assurer leur transmissibilité. « Auparavant, il n’était pas rare de voir les éleveurs le pied en fin de carrière sur les investissements en génétique et en matériel, sur la rénovation des prairies ou encore le renouvellement des agnelles, indique Patrick Soury. Comment voulez-vous qu’un jeune s’en sorte dans un tel schéma. La valeur de la reprise est d’autant plus importante que la capacité à produire est là, ce n’est pas des investissements à fond perdu ».
Une chose est sûre : quel que soit leur résultat au concours, Aoléone Monnier, non issu du milieu agricole, et Marius Lacombe comptent bien s’installer dans les années à venir, avec une prédilection pour l’élevage bovin allaitant s’agissant d’Aoléone « mais si possible une petite troupe ovine ». Deux jeunes supplémentaires conquis, que Patrick Soury ne manque pas d’encourager. « Lors de la dernière réunion de la section ovine d’Interbev, l’ensemble des familles qui la composent ont dit : "qu’est-ce qui manque ? De la marchandise ! Produisez ! " ». Et de rappeler que la France couvre 45% de ses besoins en viande ovine.