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Interbev dévoile ses propositions pour la présidentielle
Clauses miroir, affichage environnemental, restauration hors domicile : l’interprofession de l’élevage et de la viande réclame davantage de cohérence entre les discours et les décisions politiques, et formule ses propositions à l’égard des candidats à la présidentielle.
"Tout le monde est d’accord pour encourager un modèle d’élevage français basé sur l’herbe, avec un maximum d’autonomie, mais il faut en face des décisions politiques cohérentes", a déclaré Bruno Dufayet, président de la commission “Enjeux sociétaux” d’Interbev et président de la FNB, lors d’une conférence de presse le 17 février. "On ne peut pas continuer d’autoriser l’importation de viandes issues d’animaux élevés avec des antibiotiques de croissance, comme c’est monnaie courante sur le continent américain”.
Interbev demande ainsi l’application de mesures miroir au sein de la politique commerciale européenne, l’objectif étant d’interdire l’importation de viandes issues de bovins ayant été dopés aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance, n’ayant pas bénéficié des conditions minimales de bien-être animal fixés par la réglementation européenne (comme la durée du transport par exemple) ou encore n’ayant pas été identifiés et suivis tout au long de leur vie. “Nous souhaitons que plus aucun accord bilatéral ne soit validé sans ces mesures miroir”, indique Bruno Dufayet.
Affichage environnemental
En matière d’information auprès des consommateurs, l’interprofession est vent debout contre l’affichage environnemental tel qu’expérimenté suite à la loi Climat. Fondé sur l’analyse du cycle de vie, celui-ci ne tient pas compte des externalités positives des systèmes herbagers, qui se retrouvent moins bien notés que des systèmes intensifs. “Nous sommes favorables à l’idée d’informer le consommateur. Sauf que la méthode utilisée est contre-productive !”, affirme Bruno Dufayet. Interbev demande à ce que le prochain gouvernement valide une méthode d’évaluation qui prendra en compte la durabilité des systèmes herbagers.
Toujours dans la logique de fournir aux consommateurs l’information la plus précise possible, l’interprofession plaide pour l'introduction, dans la réglementation européenne, de l’indication obligatoire de l’origine pour toutes les viandes, y compris celles utilisées dans les plats préparés.
Restauration collective
Depuis 2019, la filière communique autour du slogan “Aimez la viande, mangez-en mieux”, et prône une consommation axée sur la qualité plutôt que sur la quantité. Dans un contexte où la restauration hors domicile demeure le premier débouché des viandes importées, Interbev demande la mise en œuvre de moyens pour atteindre les objectifs d’approvisionnement en viande durable et de qualité dans les cantines fixés par la loi Climat. L’interprofession propose également la création d’un label visant à signaler les établissements qui s'approvisionnent à 100% en viandes françaises.
Pour Bruno Dufayet, le gouvernement a montré durant ce quinquennat une “volonté de corriger les incohérences”, en portant notamment les clauses miroir au niveau politique, et en mettant en place la loi Egalim. “Mais nous attendons encore des décisions politiques”, indique-t-il.