L’asphalte plutôt que le béton pour rénover la stabulation

Dans le Maine-et-Loire, la ferme expérimentale des Trinottières organisait une journée porte-ouverte le 1^er octobre. L’occasion pour les équipes qui y travaillent de présenter les nouveautés réalisées lors de la rénovation du bâtiment vaches laitières en 2020. L’un des principaux changements est l’utilisation d’asphalte pour refaire l’aire d’attente et les couloirs de circulation des vaches de la stabulation. « Après 10 ans d’utilisation de racleurs sans pièces d’usures, le béton était devenu très glissant. Les vaches n’étaient plus à l’aise. Il y avait un risque qu’elles n’expriment plus leurs chaleurs de peur de tomber », explique Stéphane Coutant, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, qui a supervisé le projet.

Au moment de la rénovation, trois scénarios sont étudiés : refaire le béton, mettre des tapis ou utiliser de l’asphalte. Le béton est écarté car les travaux auraient rendu le bâtiment inaccessible pour une durée trop longue. Les tapis génèrent eux trop de problèmes d’émission d’ammoniac du fait de l’urine qui s’accumulent en-dessous.

L’asphalte ne dérape pas

« Nous avons un retour de plus de 25 ans sur des exploitations qui ont utilisé de l’asphalte. C’est une matière qui ne dérape pas. Je dirais même qu’au plus elle est mouillée, au moins elle est glissante », appuie Stéphane Coutant. En terme d’usure, des retours d’expériences montrent des déformations devant les cornadis, là où les vaches font peser régulièrement tout leur poids. La Smac, spécialiste dans le grand-ouest de la pose d’asphalte et qui a réalisé les travaux aux Trinottières, renforce maintenant cette zone avec une grille en fibre de verre pour éviter ce phénomène.

Aussi utilisé pour les toitures, l’asphalte est un matériau lisse, plein et étanche. « Ces caractéristiques facilitent le lavage, contrairement à un béton rainuré où la bouse vient se coincer », commente le conseiller. La pose peut se faire avec des pentes jusqu’à 6 à 8%. Autre atout : l’asphalte permet d’isoler en freinant le froid qui remonte par le béton en dessous.

Un matériau particulièrement adapté à la rénovation

Selon le conseiller, ce type de sol est particulièrement intéressant en rénovation. En effet, la pose d’asphalte nécessite un sol-support. Dans le cas d’une stabulation existante, le béton convient parfaitement pour ce rôle. « Par contre, il faut re-planéifier avant de réaliser la pose car l’asphalte épouse les formes du terrain », précise-t-il. En matière de délai, les animaux peuvent revenir dans le bâtiment le soir même. La stabulation est donc inaccessible pendant deux à trois jours en comptant le nettoyage et le re-planification.

Pour Stéphane Coutant, la faible épaisseur de l’asphalte est également un atout pour la rénovation. Elle ne dépasse pas 2,5 à 3 cm. « Il n’y a pas besoin de relever le support des cornadis et dans certains cas, les racleurs sont réglables sur cette hauteur et peuvent donc être conservés », détaille-t-il.

Si l’asphalte offre de nombreux avantages, elle possède également un inconvénient de taille. Le chantier de pose se fait à la main, ce qui génère un coût important. Il est chiffré de 40 à 50€/m² pour moins de 400m². Au-delà de cette surface, ce qui est le cas aux Trinottières où environ 1000m² ont été réalisés, la fourchette de prix descend de 35 à 45€/m². « Il faut aussi prendre en compte la contrainte du volume du camion de pose qui est de 150 à 200m² », précise le conseiller de la chambre du Maine-et-Loire.