L’entretien du sol, pour retenir l’eau et mieux produire

Couverts, fertilité des sols, chaulage, bonnes conditions d’enracinement… tous ces éléments contribuent à conserver l’eau dans la parcelle et à optimiser la production de la vigne sur le long terme.

Un sol qui fonctionne bien conserve l’eau et apporte les nutriments nécessaires à la vigne. Plusieurs leviers contribuent à la conservation de l’eau dans le sol de la parcelle : implanter des cultures fourragères, laisser des résidus à la surface du sol, réduire les passages, les tassements, augmenter le taux de matière organique. Pour réduire le compactage du sol en particulier, il est préconisé d’éviter de travailler dans des champs détrempés, de réduire le poids de l’essieu et la pression des pneus.

DES COUVERTS POUR CONSERVER LA FRAÎCHEUR

Les engrais verts constituent un atout puisque leur influence sur la température du sol est sans équivoque. « On a relevé 26,6 °C dans un inter-rang avec un paillage d’engrais verts au soleil, contre 27,1 °C dans un inter-rang enherbé au soleil, et 36,7 °C dans un interrang travaillé finement au soleil », a illustré Adeline Mallet, conseillère viticole de la chambre d’agriculture 37, lors de la visite de pré-vendanges de l’AOC chinon.

Pour préserver la fraîcheur, mais aussi la fertilité du sol, tous les inter-rangs doivent rester couverts (naturellement ou par semis) de la fin des vendanges jusqu’à mi-février. Pendant cette période, les microorganismes qui structurent le sol sont au repos - la température étant inférieure à 11 °C - et n’assurent plus la microporosité. Seules les racines d’un couvert peuvent donc retenir les particules fines et la solution du sol avec ses éléments minéraux. Pour les cavaillons, en revanche, un chaussage d’automne est conseillé.

On la favorise en anticipant la plantation et en optimisant l’enracinement, en choisissant des porte-greffes résistants à la sécheresse (99 R, 44-53 M, 1103 P, 110 R, 140 RU), en palissant de façon à éviter des feuilles non exposées qui transpirent inutilement, avec une taille de qualité pour une bonne mise en réserve. Entretenir le sol vise aussi à améliorer la fertilité du sol. Dans l’idéal, il convient de maximiser la porosité du sol pour que les racines de la plante l’explorent le plus possible, et de stimuler son activité biologique pour rendre les éléments disponibles en quantité et au bon moment.

L’INTÉRÊT DU CHAULAGE

Un sol qui fonctionne présente une texture grumeleuse. « Les petits trous retiennent la solution du sol avec ses éléments minéraux (N, P, K, oligo-éléments…). Les gros trous permettent de laisser passer les racines, de drainer l’eau et apportent de l’oxygène pour la vie des microorganismes », explique Adeline Mallet. Le chaulage est, en ce sens, un levier intéressant. En effet, le calcium a un rôle sur la structure en favorisant la floculation des argiles, et sur la fertilité en permettant la formation du complexe argilo-humique (réserves des nutriments pour la plante) et la fixation des ions P205. Evidemment, l’apport ne doit intervenir que s’il est nécessaire et vient combler un manque. n