La bataille contre le « mal-être » en agriculture

Plusieurs mesures prévues dans le cadre du plan de prévention du mal-être en agriculture présenté en novembre 2021 par le gouvernement ont été engagées, dans l’attente du déploiement de l’ensemble de ce dispositif.

« Si le nouveau gouvernement ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, je peux vous garantir que les ministères concernés (Ndlr : Agriculture, Santé, Travail et Solidarités) sont très sensibles aux questions sociales et psychosociales en agriculture, dans le contexte actuel de crise agricole », a affirmé le 15 juin dernier Daniel Lenoir, coordinateur national interministériel de ce dossier. Attendu sur le dispositif d’aide à la relance des exploitations agricoles (AREA), l’ancien directeur de la MSA et de l’Assurance maladie a assuré que les critères d’attribution seraient élargis afin que plus de personnes puissent y avoir accès. « Le décret d’application est dans le circuit des signatures ministérielles », a-t-il indiqué. Daniel Lenoir a également annoncé que des dispositions seraient prises en faveur de l’accompagnement des proches endeuillés leur donnant accès à une prestation décès et à une rente invalidité ou d’ayant-droit. Concernant les autres objectifs de la feuille de route: « Nos priorités sont d’établir des liens avec le monde de la santé, afin de le sensibiliser à cette question ; de veiller à ce que RSA ou prime d’activité fonctionne ; d’obtenir la reconnaissance des risques psycho-sociaux comme maladie professionnelle ou encore de développer la prévention sur le thème de la sécurité santé au travail ». Daniel Lenoir souhaite par ailleurs une réflexion sur la possibilité que les cotisations sociales « permettent d’absorber les chocs sur les revenus » et sur la prise en charge des transitions en agriculture, « par exemple avec une aide relais au moment de la transmission ».

Des sentinelles formées
En matière de prévention, la clé de voûte du dispositif repose sur l’organisation d’un réseau de sentinelles sur l’ensemble du territoire afin d’alerter sur les cas de détresse chez les exploitants et les salariés agricoles.
Depuis la publication des rapports parlementaires du député Olivier Damaisin et des sénateurs Henri Cabanel et François Férat en 2021, les organisations agricoles ont encouragé le recrutement et la formation de ces volontaires dans différents milieux : salariés de coopératives, conseillers Chambre d’agriculture(*), techniciens de contrôle laitier, vétérinaires, élus locaux etc.
Les participants ont également témoigné de la structuration des cellules d’accompagnement (Réagir) au niveau départemental pilotées par les Chambres d’agriculture. « Le dispositif, qui avançait jusqu’ici en ordre dispersé  est désormais placé sous une seule bannière, REAGIR, et avec un site internet commun « Agricollectif », s’est réjoui Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA. Fonctionnant en réseau avec les structures économiques qui gravitent autour de l’exploitation (banque, centre de gestion, MSA, coop, négoce, DDT, etc), celles-ci proposent aux agriculteurs « un audit global, des plans d’action et un suivi de deux ans à cinq ans ».
Les différentes initiatives de terrain bénéficieront prochainement d’une coordination par des comités de pilotage départementaux, « auxquels participeront les administrations, les Chambres d’agriculture et la MSA », a conclu Daniel Lenoir. Ces instances rassembleront des référents du monde de la santé (ARS), de la santé-sécurité au travail, du secteur social (désignés par la MSA) et de celui de l’économie désignés par la direction départementale des territoires.

  • Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme - agriculteurs en difficulté- contact au 04 73 44 43 37.