La concurrence de l’import reste très défavorable aux éleveurs

Conjoncture – Si le niveau d’activité des abattoirs reste impacté par la faiblesse saisonnière de l’offre, il ne manque de rien face à une consommation qui pâtit de l’inflation des prix de la viande comme beaucoup d’autres produits alimentaires. Les consommateurs font des choix forcés, en réduisant la part de viande dans leurs achats, et il sera compliqué de la reconquérir, face à une communication peu positive.

Tous les acteurs de l’industrie de la viande souffrent du recul des ventes de steak haché, car ce marché qui avait le vent en poupe ressent la pression des acteurs de la distribution, face à un équilibre offre/demande moins favorable. Selon les chiffres de quelques abatteurs, les ventes dans les rayons traditionnels dans les magasins et en boucherie ont chuté de 15 à 20% en mars (mois marqué par les manifestations contre la réforme des retraites) et les ventes de steak haché sont également en repli de 5 à 10% selon les enseignes. Face à cette réorientation du marché, les réformes laitières ont reculé de 0,25 à 0,30€ en quelques semaines, mais ces tarifs restent largement au-dessus de ceux pratiqués dans les autres pays de l’UE.

Avec l’arrivée des beaux jours, la période sera plus favorable aux brochettes et aux viandes à griller, mais avec des tarifs peu compétitifs par rapport aux autres viandes (porc). Dans un contexte où tous les opérateurs de la distribution (poussé par les pouvoirs publics), œuvrent pour la pérennisation des paniers « anti-inflation », il est important que la viande reste dans le panel.

Les viande de premiers choix (faux-filets ou les côtes de bœuf) peinent à trouver preneur, alors que les tarifs sont souvent plus abordables face aux déstockages des abattoirs. Le marché du minerai est de son côté très concurrentiel avec des enseignes majeures de la restauration rapide (fast-food) qui ont massivement réorienté leurs achats vers de l’import UE. Ce changement de stratégie des achats, alors qu’ils se disent aux côtés des éleveurs français, impacte sérieusement le marché intérieur du minerai.