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La moutarde pourrait ne plus vous monter au nez…
Après la vague de chaleur ayant touché le Canada, le premier exportateur mondial de moutarde doit revoir ses exportations à la baisse, vers la France notamment.
Il existe plusieurs sortes de moutarde, la plus connue chez nous est probablement celle dont la recette est protégée par le décret de 1937, la moutarde de Dijon. Celle-ci, comme toutes les autres sortes, trouve son origine à travers les graines du même nom que le condiment. La teinte de ces graines varie entre jaune ou brun et contribue à rendre la moutarde plus forte (graines brunes) ou plus douce (graines jaunes).
Aujourd’hui en France, près de 6 000 hectares sont exploités pour la production de moutarde en Bourgogne, grâce à l’envie de la moutarderie Fallot, située à Beaune, de ne plus dépendre des pays étrangers pour l’approvisionnement de moutarde.
En effet, près de 80% des graines de moutarde sont aujourd’hui importées. Le Canada est le premier pays exportateur de graines de moutarde dans le monde. Il n’est plus le premier pays producteur ayant été dépassé par le Népal en 2017. Le Népal favorise une commercialisation locale comme tous les autres pays asiatiques car la population asiatique utilise les graines de moutarde sous forme d’huile et non sous forme solide comme dans les pays occidentaux.
Ce projet mené par Fallot ne va pas être tâche facile car il est aujourd’hui difficile de convaincre les agriculteurs de se tourner vers la production de moutarde sachant que les graines canadiennes sont près de “10 à 15% moins chères” que les graines françaises selon Marc Désarménien, fondateur de la moutarderie Fallot à Beaune.
Baisse de 50% de la production française
Seulement, après l’huile de tournesol, c’est bien la moutarde qui va venir à manquer dans nos rayons de supermarché. En effet, après avoir été touchée par une vague de froid il y a peu et connaissant un retrait des insecticides depuis 2016, la France a baissé de près de 50% sa production de moutarde. Le Canada, a lui connu une vague de chaleur durant l’été 2021, ce qui prévoit une réduction de près de 28% de sa production et donc une baisse de ses exportations, vers la France notamment.
On aurait pu se tourner vers l’Ukraine et la Russie pour obtenir ce condiment, mais en raison de la guerre, cette solution n’est pas envisageable.
Pour le moment, les producteurs français font de leur mieux pour pallier cette pénurie, en essayant de répondre à la forte demande des industriels.