Le coup de chaleur pèse sur les ventes

L’inflation ronge le pouvoir d’achat et si l’alimentation est le secteur qui résiste le mieux dans les sondages des économies pour faire face à cette crise, la recherche de produits en promotion et d’entrées de gamme est souvent mise en avant.

Avec le gros coup de chaleur de cette fin de semaine, le réchauffement de la planète remonte à la une des médias. En cette période électorale, les politiques vont s’emparer du dossier et pour promettre une nouvelle fois de grandes mesures. C’est dans cet esprit que les Pays-Bas ont ciblé l’agriculture comme l’une des principales sources de pollution. Une mutation radicale du paysage agricole est en marche dans ce pays qui a la volonté de réduire de 70% ses émissions d’azote à l’horizon 2030. Pour cela, une diminution de 30% du cheptel bovin (principalement laitier) est annoncée.  En Allemagne, le schéma qui se dessine est une accentuation des productions bio ou avec un accès extérieur sous la pression des leaders de la distribution qui veulent proposer une alimentation respectueuse de la planète aux consommateurs. La France est dans le même schéma avec plus de bio dans les assiettes dans les cantines pour préparer les consommateurs de demain. Ces mutations majeures sont importantes, mais elles auront un coût qui devra être porté par les peuples.

Les hausses qui s’enchainent font peur. L’inflation ronge le pouvoir d’achat et si l’alimentation est le secteur qui résiste le mieux dans les sondages des économies pour faire face à cette crise, la recherche de produits en promotion et d’entrées de gamme est souvent mise en avant. Les vacances ne seront pas sacrifiées, mais elles seront plus économiques (moins de sorties ou de restaurants).  

L’accroissement des coûts alimentaires et de l’ensemble des intrants est extrêmement pénalisant pour les filières grandes consommatrices comme la volaille, le porc, la production laitière et l’engraissement des bovins. La hausse inédite des prix dans le domaine des viandes rouges est en grande partie absorbée par les coûts de production. Le marché a soudain changé d’échelle, sans rien régler sur le fond. Mais aujourd’hui les prix pratiqués sont un réel frein à la consommation.   

Depuis quelques années, on assiste à un recul du cheptel bovin que ce soit en France comme dans toute l’Europe avec une pyramide des âges très défavorable à ce secteur d’activité. Les contraintes économiques ne permettent pas d’attirer assez de jeunes pour le renouvellement des générations. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’installations, car ce beau métier reste très valorisant.   

Une grande partie de l’édifice de la filière viande tient par le niveau de rémunération de la production laitière, qui assure la moitié de l’approvisionnement des abattoirs. Le recul annoncé de la production de viande pourra être atténué par la politique renforcée des industriels pour la mise en place de jeunes bovins sur le territoire pour une consommation nationale. La France est un pays de naisseurs qui approvisionne l’ensemble des pays de l’UE et du pourtour méditerranéen en broutards ou en veaux. Le potentiel de production est présent, reste à accompagner cette mutation vers des profils économiques viables et en accord avec le souhait des consommateurs en termes de bien-être et de respect de la planète.

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