Le paysage de l'élevage français en 2025 : une filière en quête de relève
Aujourd’hui, parlons d’élevage ! L’élevage a un rôle clé dans des systèmes agricoles résilients. Il permet une fertilisation naturelle grâce aux animaux qui pâturent et enrichissent les sols. Il crée aussi un équilibre en polyculture-élevage, en associant cultures et troupeaux dans un système mixte où chacun nourrit l’autre. Soutenir l’élevage français, c’est aussi préserver une production locale respectueuse de normes strictes, limiter les importations à fort impact carbone et garantir aux consommateurs une qualité que l’on ne retrouve pas toujours dans les produits venus de l’étranger. Mais où en est-on aujourd’hui ? Petit tour d’horizon des principales filières… et de la place qu’occupe le bio dans tout ça.
Bovin viande
Avec 15,7 millions d’UGB* (unités de gros bétail) pour la viande et le lait, l’élevage bovin occupe une place centrale. Plus de 93 000 exploitations françaises sont spécialisées en bovin viande.
En 2023, la production bio de viande bovine s’élève à 26 149 tonnes, malgré une baisse de 14 % ; mais avec plus de 6 600 élevages allaitants bio, le potentiel de relance existe.
*(L’UGB est une unité qui permet de comparer les effectifs animaux de différentes catégories.)
Bovin lait
La France compte environ 3,5 millions de vaches laitières, pour une production annuelle de 23 milliards de litres de lait qui la positionne au 2ᵉ rang européen.
La Bretagne concentre à elle seule 20 % du cheptel national en 2024. En juillet 2025, la collecte progressait encore de +0,6 % par rapport à l’année précédente.
Côté bio, le lait issu de l’agriculture biologique représentait un peu plus de 5 % de la collecte nationale en 2024.
Ovin
On recense 34 500 exploitations ovines : environ 28 800 spécialisées en allaitantes et moins de 5 000 en laitières (4 974 en 2021).
En vingt ans, le nombre d’exploitations a chuté de 65 %, surtout chez les allaitantes. Les plus de 55 ans détiennent aujourd’hui 35 % du cheptel, un signe clair de l’urgence à préparer la relève.
Pourtant, la filière conserve de réels atouts : 90 % du lait de brebis est transformé en fromage, et en 2023, plus d’une brebis laitière sur dix était élevée en bio.
Caprin
La France est à la fois le premier producteur européen de lait de chèvre, le premier fabricant mondial de fromages de chèvre… et aussi le premier consommateur.
En 2024, la production a atteint 637 millions de litres de lait et 130 000 tonnes de fromage de chèvre.
En 2023, 32 % des responsables d’exploitations caprines avaient plus de 55 ans, ça représente alors une vraie opportunité d’installation.
Côté bio, en 2023, il y avait 1 583 éleveurs caprins produisant en agriculture biologique (ou en conversion) en France, avec environ 118 005 chèvres concernées. Cela représente ~12,8 % du cheptel caprin français.
Porcin
La filière porcine française s’appuie sur 6,5 millions de porcs et 3 700 exploitations à travers le pays.
Elle représente un véritable moteur économique : rien qu’en 2023, les 2 300 exploitations spécialisées ont permis de créer et maintenir environ 5 500 emplois équivalents temps plein.
Ici aussi, la Bretagne reste le cœur de la production, concentrant 55 % du cheptel national.
Côté bio, la dynamique progresse, avec déjà plus de 219 000 porcs élevés en bio, un potentiel de développement encore très important pour les années à venir.
Avicole
La consommation de volailles progresse fortement : près de +10 % en 2025, tirée par le poulet et le canard.
En parallèle, la production d’œufs a augmenté de +3 % en février 2025 (par rapport à 2024), et les prix demeuraient soutenus en janvier.
Côté bio, les ventes d’œufs ont continué à croître, avec une hausse de +2 % en 2025. Globalement, la production avicole reste au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.
Reprendre le flambeau
Ces chiffres traduisent une réalité : l’élevage français perd des exploitations, mais c’est aussi une formidable opportunité.
Celle de reprendre le flambeau, d’inventer de nouveaux modèles et de redonner toute sa place à l’élevage dans des systèmes agricoles durables.
Le bio, ancré dans l’origine France, en est la preuve : la demande est là, et les citoyens attendent des productions locales, de qualité et respectueuses de l’environnement.
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