[Le point des marchés] Quelles perspectives pour les prix du blé en 2021 ?

En cette fin d’année, le marché du blé évolue toujours sur des niveaux proches des plus hauts de la campagne. Néanmoins, les opérateurs semblent de plus en plus inquiets, notamment sur la situation en Russie. Le point sur les perspectives pour les prix du blé en 2021 avec Gautier Le Molgat, expert des marchés chez Agritel.

[Le point des marchés] Quelles perspectives pour les prix du blé en 2021 ?

“Les prix du blé ont dépassé ce mois-ci les 210 €/t sur l’échéance mars 2021 sur Euronext, pour ensuite se replier sur le support des 200 €/t”, rappelle Gautier Le Molgat, directeur général adjoint d’Agritel. L’incertitude qui pèse aujourd’hui sur les prix du blé est liée à la situation en Russie. “Depuis la récolte, les russes ont eu une très forte activité d’exportation, aidée notamment par la parité rouble/dollar qui a été favorable à la dynamique des exportations russes et par les gros volumes disponibles. En conséquence, les prix russes ont connu une forte progression et les autorités russes ont une volonté de calmer la hausse, avec la mise en place de mesures”, explique l’expert.

D’après les opérateurs, un quota à l’exportation pourrait ainsi être mis en place en Russie d’ici au 15 février. “Le volume de quota annoncé est en revanche conséquent : 17,5 millions de tonnes”, précise Gautier Le Molgat. 

Des taxes à l’exportation pourraient également être instaurées, en plus des quotas. “Ces taxes pourraient s’établir autour de 2000 roubles la tonne, ce qui représente à peu près 22 €/t”, précise-t-il. Conséquence directe de l'annonce de cette taxe : une baisse des prix sur le marché intérieur russe, pour se rapprocher des niveaux auxquels ils étaient au moment de la récolte.

Après avoir fortement progressé sur le marché intérieur, les prix du blé russe sont en baisse.

“Les autres exportateurs regardent donc de près cette situation, d’autant qu’il reste des volumes à exporter à la fois dans l’hémisphère sud, avec l’arrivée de l’Australie sur le marché, mais aussi en Europe et aux États-Unis”, indique Gautier Le Molgat.

Il invite les producteurs français à surveiller de près les évolutions du marché, même en cette période de fin d’année un peu plus calme côté organismes stockeurs. D’autant que les prix actuels demeurent attractifs. “Il y a des opportunités tant sur la récolte 2020 que 2021”, rappelle-t-il.