Le recul de la production soutien les prix

Comme en 2013, la décheptelisation dans les élevages français et européens suite à deux années de sécheresse engendre un déséquilibre offre/demande sur le marché.

La rentrée scolaire permet de retrouver un débouché plus régulier vers la restauration scolaire, avec une demande qui reste majoritairement avec de la viande française. Les abattages en semaine 35 sont sensiblement au même niveau que l’an passé avec 61600 gros bovins abattus.  Depuis deux semaines et encore cette semaine, les industriels sont en phase de réapprovisionnement. Du côté de la RHD, la reprise est également très nette avec une reprise des importations.  Les magasins des zones de villégiature ont moins de besoins, même si la clientèle senior profite d’une fin d’été agréable et avec moins de famille. 

Comme en 2013, la décheptelisation dans les élevages français et européens suite à deux années de sécheresse engendre un déséquilibre offre/demande sur le marché. Cette année 2013 avait vu les prix s’envoler sans que les acteurs de l’aval puissent intervenir. Depuis, ils ont pris des mesures de concentration de la demande pour mieux maîtriser cette revalorisation des prix. Le curseur des 4€ qui avaient été négocié dans les vaches Charolaises R= en juin 2020 et qui avait permis d’éviter un effondrement sur l’automne de cette même année, est dépassé sans atteindre les 4,50€ de 2013. Cette progression des prix doit être mise en corrélation avec l’augmentation des coûts de production que ce soit chez les éleveurs, mais également du côté des industriels. Une répercussion sur les prix de vente dans le secteur aval est inévitable avec des discussions toujours très compliquées avec les distributeurs ou les acteurs de la RHF.     

Le plus révélateur de ce renversement de tendance est celui des jeunes bovins. En pleine crise covid, la France comptait quelques 15000 JB retards de sortie, aujourd’hui c’est sensiblement le même nombre d’animaux qui partent avec une semaine d’avance. Les sécheresses ont généré un recul du cheptel allaitant et par conséquent une baisse du nombre de naissances. La France n’est pas la seule dans cette situation, avec un impact très fort de la demande italienne depuis le début de l’année. De son côté, l’Allemagne souffre du recul de la production et peine à approvisionner son marché intérieur. 

Au niveau de la production laitière, le déficit de collecte et l’accroissement des coûts de production incitent les éleveurs à prolonger les durées de lactation. La production de veau est souvent considérée comme une perte d’argent qui peut être compensée par des lactations plus longues (si cela est bien maîtrisé). L’été a été très révélateur de ce phénomène avec un déficit de l’offre qui a engendré une saine concurrence entre abatteurs et une remontée significative des prix.   

Dans la viande haut de gamme, les concours qui viennent de se dérouler ont connu une activité assez bonne, mais les tarifs n’ont pas connu la même embellie que sur la viande conventionnelle. Les artisans bouchers adeptes de ces viandes surchoix ont tenu à maintenir leurs achats dans cette gamme de marchandise, mais les GMS ont été plus réservées que ces dernières années. Les tarifs sont sensiblement les mêmes que ceux pratiqués au printemps.