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Jeudi 13/11/2025
Le Sidam identifie 27 indicateurs pour accompagner l'élevage à l'herbe du Massif Central
Avec le projet Durab'El, le Sidam fixe 27 indicateurs de durabilité pour les élevages du Massif Central, d'ici à 2040. L'engagement est avant tout politique et permet à la profession de fournir des indicateurs vérifier scientifiquement, sur les intérêts que représentent les systèmes herbagers.
L'élevage à l'herbe est le fondement de l'agriculture du Massif Central. Il faut dire qu'un tiers de la prairie française est concentré dans cette région géographique. Elle n'est pour autant pas épargnée à la fois par les affres du dérèglement climatique que celui de la décapitalisation des cheptels.
L'élevage du Massif Central face aux dérèglements climatiques et la réduction des GES
D'ici 2040, le SIDAM (réseau des chambres d’agricultures du Massif central) estime qu'environ 43% des vaches allaitantes, 33% des vaches laitières, 28% des brebis et 12% des brebis laitières seront perdues. Que deviendront alors les verts pâturages du Massif Central ? René Baumont, directeur de recherche de l'UMR Herbivores à L'INRAE donne la réponse lors d'une conférence au Sommet de l'Élevage :
À raison d'une décapitalisation lente mais constante de 2% par an, il faut sauver dès à présent l'élevage du Massif Central. Après une année de réflexion, le projet Durab'El, conduit par le SIDAM a permis d'identifier 27 indicateurs de suivi de performance pour mieux accompagner le développement de l’élevage dans la zone d’ici à 2040.
Durab'El, le projet pour sauver le soldat élevage
Plusieurs volets sont visés dans ces indicateurs comme l’autonomie alimentaire, l’ancrage territorial, le bien-être animal, l’environnement ou encore l’économie et le social. Se dégager un revenu disponible par unité de travail agricole non salarié (Utans) supérieur à deux Smic brut chargés, obtenir un indicateur annuités (hors foncier)/EBE inférieur à 40 % en rythme de croisière ou encore garder des surfaces non traitées supérieures à 75 % sur la ferme et assurer une autonomie fourragère supérieure à 90 % sont quelques exemples des références établies par Durab'El.
Cette feuille de route fait avant tout la part belle à l'autonomie alimentaire « le principe même de l'élevage du Massif Central » résume Christine Valentin, présidente de la Chambre d'agriculture de Lozère. C'est également l'enjeu de la décennie pour l'élevage. Les éleveurs voient leurs repères brouillés avec le dérèglement climatique, de la mise à l'herbe au printemps à la rentrée des animaux à l'automne, en passant par les récoltes. Là encore, René Baumont le confirme :
Les pratiques des éleveurs du Massif Central sur la voie du changement
Les éleveurs vont devoir réviser, voire réinventer, leurs systèmes fourragers pour s'ancrer dans un modèle viable, vivable et vertueux, durable en somme. « Il ne faut pas s'interdire dans des zones comme les nôtres de réintroduire des céréales pour améliorer l'autonomie énergétique et réduire le bilan carbone, en réduisant les importations. »
Pour Bruno Dufayet, Durab'El est autant une feuille de route que le début d'une prise de conscience.
Un plan d'action devrait prochainement être construit à partir de Durab'El notamment en termes d'accompagnement technique par les Chambres d'agriculture du Massif Central. « Ce projet montre que nous sommes capables, nous éleveurs, de nous prendre en main » assène Yannick Fialip, président du SIDAM. « En contrepartie, il faut nous soutenir, nous accompagner et ne pas nous mettre en concurrence avec des modèles d'agricultures à l'opposé du nôtre. »