Légumes : semer sous plastique en un seul passage

Les journées techniques du Comité départemental de développement légumiers (CDDL) du Maine-et-Loire ont été l’occasion pour les maraîchers adhérents de comparer plusieurs outils de travail du sol. Côté semis, c’est le semoir sous plastique Modula qui a attiré les regards.

Le Comité départemental de développement légumiers (CDDL) du Maine-et-Loire organisait sa journée technique annuelle le 14 septembre sur la commune de Longué-Jumelle. Cet événement était cette année dédié à la préparation du sol et au semis. Paradoxalement, c’est le dernier outil présenté qui a le plus captivé l’attention des participants. Il s’agit du semoir Modula du constructeur italien Forigo, un outil qui permet de semer des légumes, tout en les recouvrant d’un film plastique.

Le semis sous film plastique a particulièrement intéressé les participants (photo : Clément Henri)

« Dans l’ordre, il met la graine, recouvre avec le film plastique et enfin perce à l’endroit exact où a été mis la graine », liste Richard Taton en charge du développement de la marque en France. Le perçage du film, mécanique ou thermique en option, représente un réglage délicat. La machine ne doit pas toucher le sol, au risque de déplacer la graine. C’est également le perçage qui conditionne la distance minimale entre deux graines. « Avec l’option thermique, il est possible de descendre à 7,5 cm. Mais nous travaillons pour réduire encore cette distance », précise Richard Taton. Si cette distance minimale rend impossible le semis de panais (voir encadré) avec le Modula, il est en revanche possible d’implanter des courges, courgettes, melons et même des oignons.

Une question de profondeur de travail

Côté travail du sol, les producteurs ont pu comparer une palette d’outil conséquente : fraise-buteuse Asa-Lift, pelle-bêche Celli, Rotobêche Farmax ou encore cultirateau Simon. S’il n’y avait pas de grandes nouveautés sur la ligne de départ, l’objectif était de comparer la qualité et la profondeur de travail de chacun des outils à l’aide d’une fosse pédologique. Pour la fraise-buteuse et la pelle-bêche, le résultat est sans appel. La sonde rencontre une résistance à 28 cm et la terre est complètement soufflée sur cette profondeur. Un résultat conforme aux attentes des producteurs de légumes-racines présents.

Sur le passage de la roto-bêche, la terre est un peu moins soufflée, mais le travail reste qualifié de « très bon » par Maëlle Depriester du CDDL. Elle en profite pour mettre en garde les producteurs sur la profondeur de travail. « Il y a toujours une différence entre la profondeur que vous réglez sur la machine et celle qui est réellement travaillée. Quand vous intervenez pour casser une semelle de labour, il faut toujours vérifier que vous n’êtes pas juste au-dessus. Au risque de passer plusieurs heures pour rien », prévient la technicienne.

La roto-bêche, tout comme la fraise-buteuse, la pelle-bêche ou encore le cultirateau sont passés au crible de l’analyse agronomique (photo : Clément Henri).

Le profil du cultirateau propose lui un travail beaucoup plus superficiel. « C’est l’objectif de cet outil de travailler très finement sur les 5 premiers centimètres. La particularité de ce modèle, c’est sa capacité à embarquer un semoir pour associer travail du sol et implantation de la culture », décrit Julien Paris, technico-commercial chez Simon. Une fois le travail du sol analysé, c’est la puissance nécessaire pour faire tourner les machines et le débit de chantier qui intéressent les producteurs.

Roto-bêche et pelle-bêche se démarquent de la fraise avec des puissances nécessaires presque deux fois moins importantes. Elles nécessitent par contre un tracteur avec un poids suffisant pour permettre le relevage de l’outil et de bons freins. En fonctionnement, ces deux outils ont tendance à pousser le tracteur.