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Lentilles vertes du Berry : « c’est mieux que les années précédentes »
Depuis une dizaine de jours, les batteuses s’aventurent dans les parcelles de lentilles vertes du Berry. Les rendements s’annoncent meilleurs que les années précédentes. Ce qui « est positif pour l’appellation », pointent Nicolas Roger et Eric Massay, tous les deux producteurs.
A Brion, 6 août, plusieurs batteuses s’affairaient dans les parcelles de lentilles. Sur celle de Nicolas Roger, c’est Eric Massay, producteur et entrepreneur, qui était aux manettes de la batteuse.
« Je suis venu à plusieurs reprises apprécier la maturité de la culture, mais soit c’était encore trop vert, soit les tests de récolte effectués avec ma batteuse n’étaient pas concluants. Et le travail que j’avais initié ne me plaisait pas, je laissais trop de grains au sol. Je ne pouvais pas suffisamment descendre ma barre de coupe pour aller chercher au plus près du sol sans risquer de monter tous les cailloux », explique Nicolas Roger, au pied de sa remorque. Le producteur a fait appel à un collègue entrepreneur équipé d’une batteuse dotée d’une barre de coupe capable d’effleurer sans mal la surface du sol sans encombre.
« Ma barre de coupe de 10,70 m est flexible, c’est-à-dire qu’elle suit les courbes du terrain grâce une adaptation continue de la pression qu’elle exerce sur le sol. Ce qui me permet de récolter à 2 cm du sol », détaille Eric Massay. De plus, cette barre est équipée de tapis roulants entrainant la culture vers le centre de la machine, ce qui permet de « récupérer un maximum de marchandise », apprécie Nicolas Roger, tout en limitant « la bourre causée par les adventices, comme avec les outils plus classiques », poursuit-il, espérant engranger autour de 20 q/ha sur cette parcelle.
ENTRE 20 ET 40 QUINTAUX
De son côté l’entrepreneur, grâce au matériel embarqué, constate que par endroits aucune lentille ne monte dans la trémie. « Ce n’est pas trop une surprise, en raison de la diversité de stade », souligne-t-il. Avec l’humidité ambiante, par endroits elle repart en vert, voire en fleur. « Dans ces cas-là, on y va dès qu’on voit qu’il y a plus de 70 % de mûr », précisent les producteurs.
« Cette année, les lentilles sur les tufs comme à Brion sont pas mal, elles n’ont pas souffert de l’excès d’eau. Sur les terres franches, plus profondes, l’excès d’eau a pénalisé la culture », observe Eric Massay. Sur la centaine d’hectares qu’il a pour l’heure fauchés, pour son propre compte et par entreprise depuis dix jours, les rendements oscillent entre « 21 q pour les moins bonnes, jusqu’à 40 q. On ne va pas faire la récolte du siècle, mais ça sera moins mal que les années précédentes », commente-t-il. Côté qualité, les graines semblent un peu petites mais « elles sont lourdes, avec un 73 de PS », précise-t-il.
UNE BRUCHE BIEN TROP PRÉSENTE
Le volume est là, mais « il va y avoir gros de tri », estiment Nicolas Roger et Eric Massay. Les bruches n’ont une nouvelle fois pas épargné les lentilles, « par endroits, dès qu’on secoue les lentilles, on a une nuée de bruches qui s’envolent. Peu importe la date de semis, elles étaient là. Nous avons peu de leviers pour lutter contre ce ravageur », relate Nicolas Roger, qui a semé ses 17 ha au 20 mars. Désormais, les lentilles récoltées sont livrées à l’usine de tri de Cibèle. « Si l’ensemble des producteurs, soit l’équivalent de près de 1 000 ha engagés, ont un bon rendement, c’est positif pour l’appellation. Cela permettra à Cécile Taillandier (ndlr : la responsable commerciale de Cibèle) d’honorer les contrats clientèles, voire d’aller en chercher d’autres », espèrent les deux producteurs.