Les blés dans la tourmente de la sécheresse

Arvalis-l'Institut du végétal suit une quarantaine de variétés de blés tendres sur sa plateforme de Sardon dont les résultats finaux seront connus après la moisson.

Arvalis-l'Institut du végétal a ouvert à ses partenaires sa plateforme de Sardon où 39 variétés de blés tendre sont à l'essai. Cet éventail compte une vingtaine de variétés nouvellement inscrites dont quatre dédiées à l'agriculture biologique. Résistance à la verse, au froid, au piétain verse, à l'oïdium, à la rouille jaune, précocité à épiaison, taux de protéines... Autant de points clés sur lesquels se penche l'institut agronomique avant de rendre des résultats finaux.
"Les plus faibles cumuls depuis 20 ans "
En ce jour de début juin, c'est davantage la météo qui interroge les visiteurs de la plateforme. Les cumuls pluviométriques de l'automne et de l'hiver sont les derniers du genre de la campagne 2021-2022. "Les cumuls de pluies depuis le 1er janvier sont les plus faibles depuis 20 ans avec des ETP (évapotranspiration) records " souligne Chloé Malaval-Juery d'Arvalis.
Conséquences du changement climatique, la météo se fait régulièrement de plus en plus extrême. Les cultures entrent plus rapidement et plus tôt dans la campagne, en stress hydrique.
"Dès début mai, la manque d'eau et les fortes températures ont pénalisé les plantes." Les agronomes de l'institut ont relevé depuis janvier, un cumul de 71 mm pour Clermont-Ferrand  et 50 mm à Plauzat (NDLR : chiffres communiqués avant les orages des 3 et 4 juin). Côté températures et ETP, là aussi les résultats atteignent des niveaux records avec des pics à 29-32°C sur le mois de mai et 5 à 8 mm d'ETP/j pendant six jours.
Cette météo a accéléré l'avancement des stades physiologiques du blé mais sans pour autant favoriser la biomasse moyenne qui est inférieure sur cette campagne. C'est dans cette ambiance estivale qu'a eu lieu la floraison, l'étape charnière de la culture. "Le risque est d'avoir un avortement de jeunes grains tout de suite après la floraison."  Chloé Malaval-Juery donne peu d'optimisme sur cette campagne puisqu'elle ajoute que "les parcelles les plus stressées" voient d'ores et déjà "le remplissage des grains entravé même en cas de retour de la pluie".