Les Français aiment la viande

[Bovins de boucherie : conjoncture sem 22-2021] La semaine prochaine sera celle de la réouverture en salle (à 50%) de la restauration, des chaînes spécialisées en viande et des Fast-food.

Depuis le retour du soleil et de températures estivales, l’équilibre offre/demande est plus favorable aux éleveurs. Le commerce de la viande dans le secteur aval se porte plutôt bien, grâce au renforcement du lien des consommateurs avec la production locale autour des magasins ou de la vente directe. Le redémarrage de la restauration partout en Europe a donné un coup de fouet aux commandes dans les pièces nobles que ce soit pour une consommation nationale ou pour les circuits intra européens. Cette demande permet un renforcement des prix de ces gammes de marchandise en direction de la RHD.

L’érosion des différents cheptels se poursuit et la décapitalisation observée depuis de nombreux mois commence à se ressentir dans les flux auprès des industriels. Les promotions pour la viande restent actives dans les médias, notamment en direction des viandes hachées qui perdent un peu de vitesse depuis le déconfinement.

Le temps estival a fait ressortir les barbecues pour les grillades avec les promotions qui vont avec. La semaine prochaine sera celle de la réouverture de restauration en salle (avec le respect des contraintes sanitaires et 50% de charge). Les chaînes spécialisées en viande seront également de la partie. Les industriels vont pouvoir déstocker les nombreux filets ou pièces à griller qu’ils avaient en stock surgelé. 

En ce qui concerne l’activité du frais, les entreprises demeurent encore sérieusement perturbées par un manque de personnel, que ce soit sur les chaînes d’abattage ou dans les salles de découpe. La filière peine à attirer une main-d’œuvre malgré des salaires plutôt attractifs. La gestion des arrêts de travail covid met en tension certains outils, surtout quand cela touche des secteurs clés comme la désos ou les services vétérinaires.  

Des tarifs plus rémunérateurs

Il y a un an, les industriels s’accordaient pour une meilleure valorisation des animaux de race à viande. Un certain nombre de distributeurs se sont engagés depuis dans une rémunération plus juste des éleveurs. En un an, les tarifs ont gagné 10% en passant de 3,70 à 4,10€ de moyenne dans les Charolaises R= et de 4,35 à 4,60€ pour les Limousines U.

Ces tarifs plus rémunérateurs sont censés améliorer le revenu des éleveurs, mais ces hausses ne viennent que compenser la hausse de l’ensemble des intrants qui ont progressé de 15 à 20%. Le bien-être animal, l’éthique dans les pratiques d’élevage et d’abattage et les écorégimes sont au cœur des orientations pour l’agriculture de demain. Mais les arbitrages qui seront donnés pour la prochaine PAC auront des impacts très lourds pour la filière élevage si elle est sacrifiée sur l’autel des arbitrages qui sont encore en discussion entre les eurodéputés et les ministres de l’Agriculture de 27.