Coronavirus : entre -10% et -20% pour le marché de l’agroéquipement

Selon Axema, après l’excellence du millésime 2019, qui a vu les ventes de matériels neufs progresser de 12,5%, le marché aurait mécaniquement baissé de 5% sans la crise sanitaire.

Avec un chiffre d'affaires de 6,1 milliards d'euros, le marché français de l'agroéquipement a battu son dernier record, établi en 2013 (6,09 milliards d'euros). Dans son rapport économique 2020, Axema, l'association française des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l'agroenvironnement, souligne que la performance enregistrée l'an passé relève en grande partie d'un rattrapage, les exploitations ayant peu investi les quatre années passées, ce que le redressement des cours des matières premières leur a autorisé. De leur côté, les constructeurs bénéficient de plus-values liées aux spécifications techniques des matériels en termes de puissance, de technologie (électronique, dispositifs anti-pollution), de confort et de sécurité.

L'impact du coronavirus

Les tracteurs agricoles, le matériel de travail du sol, de semis de fertilisation, le matériel d'élevage, ainsi que le matériel de fenaison et de transport ont été les principaux bénéficiaires de la hausse du marché, avec des taux de croissance supérieurs à 15%. Les ventes de pulvérisateurs, de matériels d'irrigation et de matériels pour espaces verts sont restées stables. Pour 2020, selon un baromètre d'Axema, établi au mois de mai, le marché de l'agroéquipement pourrait refluer de 10% à 20% cette année, sous l'effet de la crise sanitaire due au coronavirus. A titre indicatif, en mars et avril, le chiffre d'affaire a chuté de 25% chez les fabricants, de 30% chez les importateurs et de plus de 40% chez les professionnels des espaces verts. Avant la crise sanitaire, les projections pour 2020 tablaient sur un recul de 5% du marché en moyenne annuelle. Toujours d'après le baromètre d'Axema, un quart des entreprises pourrait être à court de trésorerie dans les six prochains mois. Pour s'ajuster à la crise, les entreprises prévoient de réduire leurs dépenses de fonctionnement en moyenne de 35%, et leurs dépenses d'investissement de 30%.